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La Suisse fait un pas de plus vers le projet de bouclier antimissile européen lancé par l’Allemagne


Lancé par Berlin en octobre 2022 dans le cadre de l’Otan, le projet ESSI [European Sky Shield Initiative] vise à renforcer la défense aérienne et antimissile à l’échelle européenne en mutualisant les achats de capacités dédiées entre les dix-sept pays ayant signé une déclaration d’intention en vue de leur participation.

Pour rappel, l’ESSI doit permettre de développer une défense aérienne multicouches reposant sur les systèmes IRIS-T SLM, proposé par Diehl Defence, Arrow 3 qui, conçu par Israël avec une aide américaine, a déjà fait l’objet d’une commande passée par l’Allemagne, et Patriot PAC-3. Le SAMP/T franco-italien n’ayant pas été considéré, Paris et Rome n’ont pas souhaité rallier cette initiative.

Un an plus tard, dix d’entre eux [à savoir la Belgique, le Danemark, l’Estonie, l’Allemagne, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la République tchèque et la Slovénie] ont signé le mémorandum d’entente confirmant leur volonté de créer un tel bouclier antimissile européen. Ils devraient être bientôt rejoints par la Suisse.

En effet, en juillet 2023, malgré leur neutralité, l’Autriche et la Suisse firent connaître leur intérêt pour le projet ESSI.

« En tant qu’État neutre, la Suisse ne prend pas part aux conflits armés, n’offre aucun soutien militaire » et « ne fait partie d’aucune alliance défensive. […] Mais « en cas d’attaque armée visant la Suisse, celle-ci peut se défendre seule ou avec d’autres États, car dans ce cas les devoirs de neutralité deviennent caducs », avait alors justifié le Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports [DDPS].

Quoi qu’il en soit, dix mois plus tard, la Suisse a fait un pas de plus vers sa participation à l’ESSI, le Conseil fédéral [exécutif] ayant approuvé, ce 10 avril, la « déclaration d’adhésion au protocole d’accord » lié à ce projet sur « la passation de marchés publics en coopération ».

« Mieux coordonner les projets d’acquisition de systèmes de défense aérienne en Europe et, le cas échéant, les regrouper pour réaliser des économies d’échelle et améliorer l’interopérabilité entre les pays partenaires, tels sont les objectifs de l’ESSI. Le projet permet aussi la mise en place de coopérations dans le domaine de l’instruction, de l’entretien des systèmes et de la logistique », a d’abord rappelé le Conseil fédéral dans son communiqué.

Pour Berne, « la participation à l’ESSI vise essentiellement une meilleure coordination des projets d’acquisition, de l’instruction et des aspects logistiques dans le domaine de la défense sol-air », a-t-il ajouté. Et de souligner que, « même après la signature de la déclaration d’adhésion, la Suisse reste libre de décider où et dans quelle mesure elle entend participer à l’ESSI et quels systèmes de défense sol-air elle entend acquérir ».

Cela étant, dans le cadre de son programme Air 2030, Berne a déjà commandé le système Patriot PAC-3 avec des missiles intercepteurs GEM-T [Guidance Enhanced Missiles] pour 1,2 milliard de dollars en mars 2023. « La Suisse rejoint désormais cette communauté mondiale d’utilisateurs de Patriot et bénéficiera d’une communauté, d’une coopération, d’une expérience et d’un partage des coûts inégalés tout au long du cycle de vie du système d’armes », avait fait valoir le groupe américain Raytheon, à l’époque.

Maintenant que le Conseil fédéral approuvé l’adhésion au protocole d’accord relatif à l’ESSI, il revient au Conseil national et Conseil des États de se prononcer. Si ces deux « Chambres fédérales n’émettent pas de réserves importantes, la déclaration d’adhésion sera définitivement adoptée », a-t-il fait observer.





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