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Senghor, Diouf, Wade et Macky, la vie d’après des anciens Présidents


Que sont devenus les présidents sénégalais une fois leur mandat terminé ? Certains ont persévéré en politique, tandis que d’autres sont décédés. Retour sur leurs parcours d’après pouvoir.

Macky Sall (2012-2024) ne fera pas comme Wade, Diouf et Senghor

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La vie après la présidence n’est pas une mince affaire. Hier, lors de son adresse à la nation, le chef de l’Etat, Macky Sall a confié qu’il ne se retirerait pas de la vie politique après la présidence. Il ne compte pas faire comme ses prédécesseurs, Me Abdoulaye Wade, Abdou Diouf et Léopold Sédar Senghor, qui ont quitté le Sénégal, après leur départ de la présidence de la République, pour s’installer en France.

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Macky Sall promet de rester au Sénégal après les élections de février 2024 et d’être à la disposition de son successeur si ce dernier a besoin de ses conseils. «Après la transmission du pouvoir, je mettrai en place une Fondation dédiée à la paix, au dialogue et au développement, pour continuer à m’investir dans des causes qui me sont chères : la coexistence pacifique des peuples, le dialogue des cultures et des civilisations, le développement durable et inclusif, la justice climatique, le financement de la santé, en particulier la santé maternelle et infantile, le soutien à la jeunesse, le développement des infrastructures en Afrique et la réforme de la gouvernance mondiale, qui a mobilisé avec succès notre diplomatie lors de mon mandat à la tête de l’Union africaine », a-t-il déclaré.

Avant même qu’il ne transmette le pouvoir, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, a été désigné Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète lors du Forum de Paris sur la paix.

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Me Abdoulaye Wade (2000-2012) : la politique jusqu’à la mort

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Senegal’s President Abdoulaye Wade adjusts his tie for a portrait at the presidential palace in the capital Dakar, March 8, 2008. Wade will host some 37 heads of state this week during the summit of Islamic states being held in Senegal. REUTERS/Finbarr O’Reilly (SENEGAL)

Battu en 2012 au 2e tour par son ex-PM, Macky Sall, Me Abdoulaye Wade quitte le Sénégal en 2012 pour s’installer à Versailles40, ville huppée proche de Paris et où il compte trois résidences. N’empêche, il ne prend pas sa retraite politique. En 2017, Wade est tête de liste de la « Coalition gagnante Wattu Senegaal » à laquelle appartient le PDS, pour les élections législatives de juillet. Il revient au Sénégal le 10 juillet.

La coalition est toutefois perdante, obtenant 17 % des voix et 19 sièges alors que la coalition menée par le Premier ministre Mahammed Dionne et qui soutient le président Macky Sall obtient 125 des 165 sièges à l’Assemblée44. Élu député, il démissionne le 14 septembre 201745. Wade repart alors en France. Il revient une nouvelle fois au Sénégal le 7 février 2019 pour faire campagne pour le boycott de l’élection présidentielle ayant lieu ce mois-ci à laquelle son fils Karim ne peut participer et pour laquelle Macky Sall est annoncé vainqueur. Sa campagne reçoit peu de soutien. Macky Sall est réélu dès le premier tour et le taux de participation (58,27 %) est même plus élevé de 12 points que lors de la précédente élection présidentielle.

En octobre 2019, Abdoulaye Wade et le chef de l’État Macky Sall souhaitent sceller leur réconciliation en se rencontrant au palais présidentiel. Ce réchauffement des relations qui avait débuté lors de l’inauguration de la mosquée Massalikul Jinaan à Dakar en septembre 2019.

Pour les élections locales de 2022, les Wade et le PDS rejoignent la grande alliance de l’opposition Yewwi Askan Wi et forment l’intercoalition Yewwi-Wallu. Abdoulaye Wade décide toutefois de quitter rapidement cette coalition en septembre 2021 et de recréer une coalition (Wallu Sénégal) qui rassemble à peu près les mêmes partis que la coalition gagnante Manko Wattu (en) formée pour les élections législatives de 2017. Ces élections locales sont un échec pour le PDS qui n’arrive pas à s’imposer et se trouve marginalisé alors que dans le même temps, la coalition menée par Ousmane Sonko et Khalifa Sall s’impose dans des villes importantes (Dakar, Ziguinchor, Kaolack).

Abdou Diouf (1981-2000), l’homme qui ne s’est jamais prononcé sur la politique intérieure 

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Le 1er janvier 1981, à la suite de la démission du président Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf devient le 2e président de la République du Sénégal. Élu successivement dès le premier tour en 1983, en 1988 puis en 1993, Abdou Diouf perdra les présidentielles de 2000, au second tour avec 41,51 % des suffrages.

Il reconnaîtra sa défaite et appellera dès le lendemain son adversaire et opposant historique, Abdoulaye Wade pour le féliciter. Il décide ensuite de se retirer de la vie politique nationale de son pays, s’imposant ainsi une obligation de réserve, comme le fut en son temps, le président Senghor.

Nommé Secrétaire général de la Francophonie

Le 20 octobre 2002, Abdou Diouf est élu Secrétaire général de la Francophonie, succédant à l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali. Il sera reconduit à l’unanimité, en 2006, et en 2010. Son mandat finit en 2014. Au cours de ses mandats successifs, il s’évertue à la construction d’une organisation multilatérale de dimension internationale, pour les pays ayant le français en partage.

Abdou Diouf réussit à hisser les institutions francophones sur la scène internationale par leur implication dans la résolution des crises politiques, et par la remobilisation des réseaux associatifs et des OING francophones.

En retraite, Abdou Diouf publie le premier tome de ses Mémoires consacrés à sa vie politique nationale au Sénégal en 2014, en attendant un second tome, qui retracera son action à la tête de la Francophonie.

Léopold Sédar Senghor, le départ avant l’heure

Senghor

Prémier président du Sénégal, Senghor est né le 9 octobre 1906 à Joal et mort le 20 décembre 2001 à Verson (France).  Senghor démissionne de la présidence, avant le terme de son cinquième mandat, en décembre 1980. Abdou Diouf, Premier ministre, le remplace à la tête du pouvoir, en vertu de l’article 35 de la Constitution.

En 1982, il a été l’un des fondateurs de l’Association France et pays en voie de développement dont le principal objectif était de faire prendre conscience des problèmes de développement que connaissent les pays du Sud, dans le cadre d’une refonte des données civilisatrices. Il fut aussi membre du comité d’honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains de Saint-Malo.

Malade, Senghor passe les dernières années de son existence auprès de son épouse, à Verson, en Normandie, où il décède le 20 décembre 200139. Ses obsèques ont lieu le 29 décembre 2001 à Dakar, organisées par le président Abdoulaye Wade et en présence d’Abdou Diouf, ancien président, de Raymond Forni, président de l’Assemblée nationale française, et de Charles Josselin, secrétaire d’État français auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Francophonie. Son corps repose au cimetière catholique Bel-Air à Dakar, où l’y rejoint sa veuve Colette Senghor en 2019.



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