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Lequel des cadres de la présidence a détourné l’argent des obsèques de Massaga voici les détails

• Woungly Massaga est décédé en octobre 2020

• Le chef de l’Etat avait promis une enveloppe de 2 millions CFA pour les obsèques du disparu

• Les 2 millions n’ont jamais été remis à la famille de Massaga

Bientôt un an que Woungly Massaga est mort. Sa famille, dans le cadre de l’organisation de ses obsèques a décidé d’écrire une lettre au chef de l’Etat. Dans cette lettre, la famille du « Commandant Kissamba » informe le chef de l’Etat que les 2 millions qu’il a promis pour les obsèques de leur patriarche ne leur ont, jusqu’ici pas été remis.

Dans leur lettre, les héritiers de Woungly informent le chef de l’Etat qu’ils reçu du Secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, une notification par rapport à la volonté du chef de l’Etat de les assister financièrement pour les obsèques. Mais n’ont plus eu de nouvelles de la part de ce dernier, malgré plusieurs relances.

« L’aide personnelle du président de la République, envoyée à la famille, notifiée en bonne et due forme par message du ministre d’Etat, Secrétaire générale de la présidence de la République n’a malheureusement pas atteint son destinataire jusqu’à ce jour, malgré certaines démarches », écrit Thierry Marcel Massaga dans la correspondance adressée à Paul Biya, en date du 26 août dernier.

A la lecture de la lettre de la famille, difficile de dire si les 2 millions ont vraiment été vraiment déboursés par Biya ou si l’argent a été détourné par un agent de la présidence de la République.

Qui était Woungly Massaga?

René Jacques N’gouo Woungly-Massaga, né le 26 janvier 1936 à Yaoundé, était un homme politique camerounais.

Après des études primaires à Eséka et à Lolodorf, des études secondaires au Collège de Die (Drôme), au Lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, des études supérieures à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand, Woungly-Massaga s’inscrit à la Sorbonne en 1960 pour présenter une thèse de doctorat en Mathématiques.

Il est président de l’Union nationale des étudiants du Kamerun (UNEK) quand il fait l’objet d’un arrêté d’expulsion pris par le premier ministre Michel Debré, à la suite d’une manifestation d’étudiants africains sur les Champs-Élysées après l’assassinat de Patrice Lumumba. Il s’évade de l’ambassade du Ghana à Paris, encerclée par la gendarmerie, avec ses collègues Michel Ndoh et Joseph Etoundi, déguisés en prêtres, jusqu’à Bonn puis Accra.

Arrivé au Ghana, il devient secrétaire administratif de l’UPC, principal collaborateur d’Ernest Ouandié qu’il accompagnera aux frontières du Nigeria et du Cameroun, puis secrétaire administratif de la Conférence des Peuples africains (où il remplace Frantz Fanon), travaillant avec le Ghanéen Kodjo Adison, et le ministre résident de Guinée au Ghana, secrétaire général de la Conférence. Il remplace Ernest Ouandié au comité directeur de cette conférence où siégeait également Ossendé Afana, au titre du secrétariat afro-asiatique du Caire où il représentait l’UPC.

De 1962 à 1965, il est conseiller à la présidence de la République du Ghana auprès de Kwame Nkrumah, collaborateur confidentiel de la direction du parti Action Group du Nigérien Samuel Goomsu Ikoku et collaborateur secret des syndicats nigérians (Gogo Chu Nzeribe (en)) ; collaborateur de Agostinho Neto, président du MPLA (Angola) ; collaborateur confidentiel du groupe d’Ibrahim Abacha pour la lutte armée au Tchad ; collaborateur des conseillers du président Massamba-Débat, (notamment Antoine Maboungou Mbimba) et des syndicats du Congo (Bantou) ; collaborateur des groupes de Léonard Mitudidi et Thomas Mukwidi pour la lutte armée au Congo-Lumumba.

De 1965 à 1969, collaborateur au Cabinda de Hoji-ya-Henda (en), fondateur des Fapla (Forces armées de libération de l’Angola (en)) sous le nom de Commandant Gama ; commandant en chef du IIème Front de l’Armée de libération nationale du Kamerun (ALNK) (Combats de la Lélé, Combats de Ndongmen dima, de Djoum.. »).

Après la mort d’Osendé Afana en mars 1966, il devient le principal dirigeant de l’UPC. Il tente alors de la réorganiser militairement en implantant un camp d’entrainement en Angola, dans une région contrôlée par les combattants du MPLA. Les militants upécistes bénéficient de l’aide d’instructeurs cubains, qui leur offrent aussi un meilleur équipement. La troupe commandée par Massaga prend le nom de « colonne Ruben Um Nyobè », traverse le Congo, et pénètre au Cameroun à la fin de l’année 1967. Elle est cependant repérée par les services de renseignement d’Ahidjo et doit essuyer en décembre la contre-offensive de son armée. La majorité des combattants parviennent finalement à rejoindre le Congo mais le gouvernement de Marien Ngouabi refuse de leur permettre de poursuivre leur combat. Woungly-Massaga s’envole alors pour Cuba[2].

En 1970, il entre en clandestinité au Sénégal. En 1972, il lance le courant du Manidem et la formation des cadres pour la reconstruction de l’UPC. En 1974, il crée le Manidem, puis l’ARPA (Alliance Révolutionnaire des Peuples Africains) dont un des dirigeants sera assassiné aux côtés de Thomas Sankara. De 1982 à 1990, il est secrétaire général de l’UPC (il sera le dernier Secrétaire Général de l’UPC clandestine et unie). En 1991, il crée le PSP/UPC (Parti de la solidarité du Peuple). En 1994, il réintègre le PSP/UPC dans l’UPC pour lancer le travail d’organisation d’un congrès unitaire du parti. En 1996, il est élu secrétaire national aux Affaires politiques de l’UPC au Congrès unitaire du 13 septembre. L’UPC a sombré de nouveau dans la division en 1998 avec quatre branches (UPC/Ntumazah,), (UPC/Kodock pro-gouvernementale), (UPC Hogbe, en concurrence avec Kodock pour un Ministère) et UPC/Manidem continuée aujourd’hui par Moukoko et Mack-Kit).

En 2003, nouvelle tentative de Congrès unitaire lancée par Kissamba qui échoue.

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