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MHD jugé pour meurtre : dix-huit ans de réclusion requis contre le rappeur voici les détails

Une clameur indignée monte des bancs des accusés, au quatorzième jour du procès du rappeur MHD, jugé depuis le 4 septembre devant la cour d’assises de Paris, pour le lynchage mortel en juillet 2018 de Loïc K., un jeune d’une cité rivale. L’avocat général vient de requérir 18 années de réclusion criminelle contre MHD et deux autres jeunes de la cité des Chaufourniers (XIXe), Saber B. et Robby M. Ces accusés ont tous contesté avoir participé à la rixe sanglante. Mais pour le magistrat, leur « participation au meurtre » a bien été établie par « l’analyse » d’éléments de preuve « retrouvés ailleurs que sur la scène de crime ».

Jean-Christophe Muller a notamment reproché à MHD, Mohamed Sylla de son vrai nom, de se retrancher sans cesse derrière « la rumeur » de cité, qui l’accable depuis les premiers jours. « Ce n’est pas par l’effet de la rumeur que la voiture de M. Sylla a été utilisée pour commettre les faits, puis incendiée », a rétorqué le magistrat. Pour lui, c’est bien MHD qui, sur une des vidéos de la scène, « tire la victime par les pieds à la fin et lui assène deux coups de pied, signant là sa culpabilité ».

L’avocat général a aussi requis 18 années de réclusion contre Issifou S., dont le surnom a été prononcé pendant les faits, selon une expertise de la vidéo captée par un témoin. Il a requis une peine moins lourde – 14 ans de réclusion – contre Hamidou T., dont l’empreinte génétique a pourtant été prélevée sur la scène de crime. Le seul à avoir reconnu sa présence sur place, lors de la mise à mort de Loïc K. « Il a fait un pas, un petit pas. Il devra lui en être tenu compte », a justifié le magistrat.

Deux acquittements demandés

La peine la plus lourde – 20 années de réclusion – a été demandée contre Younousse S., le seul accusé en fuite, dont l’ADN a été retrouvé sur l’un des couteaux qui a servi à tuer Loïc. Le magistrat a enfin invité les jurés à prononcer l’acquittement de Wissem E., « certain » qu’il n’était pas présent pendant le déferlement de violences. Mais aussi celui de Moussa K., au « bénéfice du doute », son identification sur place ayant été « assez hésitante ».

 

L’avocate de la partie civile, Me Juliette Chapelle, a, lors de sa plaidoirie ce jeudi matin, appelé à « envoyer un signal fort devant la justice », face au « climat de terreur » qui s’est imposé pendant les débats. L’avocate a rappelé qu’aucun témoin ne s’était présenté à l’audience. Pas même ceux cités par la défense, malgré les six mandats d’amener prononcés.

 

Même le jeune homme qui a pris la vidéo des faits a fait défaut, après « avoir été menacé » et avoir vu la porte de l’appartement d’où il avait filmé « fracassée » par des inconnus. Me Juliette Chapelle a exhorté les jurés à ne pas « laisser gagner » la « loi de la cité, la loi du Talion, la loi du silence ». « C’est vous qui devez envoyer le message que la justice fait son œuvre, même si les témoins ont peur. Même si les coupables se cachent derrière des capuches et des masques. »

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