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Environ 20 drones « malveillants » ont été « neutralisés » durant la Coupe du monde de rugby


Si, au-delà des éliminations prématurées du XV de France et du XV d’Irlande, elle a pu susciter quelques déceptions [voire des incompréhensions pour les afficionados], la Coupe du monde de rugby qui vient de s’achever aura donné pleinement satisfaction en matière de sécurité. Ce qui n’était pas forcément gagné d’avance après l’affaire de la finale de la Ligue des champions de football, en mai 2022.

« Je suis très fier que les ‘bleus’ en dehors du terrain […] aient gagné ce match de la sécurité », s’est félicité Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, au lendemain de la finale remportée par les Springboks.

Il faut dire que d’importants moyens avaient été déployés non seulement par le ministère de l’Intérieur mais aussi par celui des Armées. Il est revenu à ce dernier, via les capacités de l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE] et, dans une moindre mesure, celles de l’aéronautique navale [qui a ponctuellement engagé un E-2C Hawkeye], de mettre en place un dispositif particulier de sûreté aérienne [DPSA].

Ainsi, et en plus de sa posture habituelle, l’AAE a mobilisé ses hélicoptères Fennec au titre des Mesures actives de sureté aérienne [MASA], un drone MQ-9 Reaper et, surtout, plusieurs dispositifs de lutte anti-drone [LAD], reposant en particulier sur le système « BASSALT » [pour « basse altitude »], lequel permet de détecter, identifier, classifier et neutraliser, par brouillage, un appareil potentiellement hostile.

Du côté du ministère de l’Intérieur, les policiers ont utilisé le système RADIANT [recherche active de drones intrusifs, acquisition, neutralisation] tandis que la Gendarmerie a engagé ses « Sections de protection appui drone » [SPAD], dotés de moyens de détection et de neutralisation [et, donc, de fusils brouilleurs].

Avec un niveau de menace terroriste élevé, la crainte des autorités est qu’un drone chargé d’explosif puisse être utilisé pour commettre un attentat dont les effets pourraient être décuplés en provoquant un mouvement de foule dans un stade.

« Lors de la Coupe du monde de rugby, plusieurs sites considérés comme sensibles font l’objet d’une interdiction de survol par des drones commerciaux ou de loisir. Ces sites regroupent les camps de base des équipes [hôtels et terrains d’entraînement] les stades accueillant les matchs de la compétition, ainsi que les ‘fan-zones’, désignant les espaces dédiés où se réunissent les supporteurs venus assister à la retranscription des matchs », a résumé la Gendarmerie nationale, peu avant le début de la compétition.

Cela étant, si aucune atteinte grave à la sécurité n’a été signalée, cela ne pas dire qu’il ne s’est rien passé dans les coulisses… « Avec le ministère des Armées, nous avons brouillé près de 20 drones malveillants », a en effet indiqué M. Darmanin.

Reste à voir ce que le ministre de l’Intérieur entend par « drone malveillant »… Ainsi, la Gendarmerie avait évoqué « plusieurs menaces » liées à tels appareils, dont le « risque terroriste, « l’espionnage sportif » et… les « prises de vue illégales ». Il peut s’agir aussi d’engins ayant survolé une zone interdite, sans qu’il y ait pour autant une volonté de nuire chez leurs propriétaires.

« Est puni de six mois d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende le fait pour le pilote de survoler, par maladresse ou négligence, une zone du territoire français en violation d’une interdiction prononcée », précise en effet l’article L6232-2 du Code des transports.

Sans doute en saura-t-on davantage à mesure que seront dévoilés les détails du retour d’expérience [RETEX] de cette Coupe du monde de rubgy.

En attendant, et outre les drones, qui constituaient la « première menace identifiée », M. Darmanin a indiqué que 4880 opérations anti-délinquance ont été menées durant les deux mois de compétition, ce qui a donné lieu à « 781 interpellations ». Cela « a permis une sécurité quasi-totale aux abords des stades et des ‘fan-zones » », a-t-il fait valoir. Les démineurs et les équipes NRBC de la Direction générale de la sécurité civile ont également connu un activité importante, avec 500 interventions pour des alertes à la bombe.

Enfin, a souligné le ministre, 14’000 gendarmes et policiers [dont 3000 municipaux] ont été engagés quotidiennement. Quant à la sécurité privée, appelée à tenir un rôle important durant les Jeux Olympiques de Paris, 97% de ses agents ont répondu présents. Ceux-ci ont préalablement fait l’objet de 105’000 enquêtes administratives, ce qui permis d’écarter « plus de 800 personnes » car ayant des antécédents judicaires ou présentant un risque de radicalisation.





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