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M. Lecornu : La livraison de Mirage 2000 « n’est pas la première demande des Ukrainiens vis-à-vis de la France »


Le mois dernier, et alors que Kiev venait d’obtenir la promesse que des chasseurs-bombardiers F-16 lui seraient livrés, des bruits de coursive sur la cession de Mirage 2000 français à la force aérienne ukrainienne ont pris de l’ampleur. Notamment après un message publié par Xavier Tytelman, le rédacteur en chef « digital » de l’hebdomadaire Air & Cosmos, sur X/Twitter. « Attendons une confirmation, mais j’ai des rumeurs de leur présence en Ukraine depuis 2 semaines… », avait-il affirmé, le 9 août.

Et cela alors qu’une vidéo diffusée quelques jours plus tôt avait montré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, apposer sa signature sur un missile SCALP [fourni par la France] et sur lequel figurait une image associant la moitié d’un Su-24 Fencer à celle d’un Mirage 2000.

En outre, en mars, Le Figaro, qui ne s’est pas rétracté depuis, avait avancé que des pilotes ukrainiens se trouvaient en France pour suivre une « formation accélérée », afin d’apprendre à piloter le Mirage 2000. « La France veut se garder toutes latitudes. Si un jour la décision politique est prise, il faudra que les pilotes soient formés », avait confié une « source proche du dossier » au quotidien.

Cependant, aucun élément n’est depuis venu étayer ces rumeurs… Et, pour le moment, la force aérienne ukrainienne se prépare à recevoir des F-16, et éventuellement des JAS-39 Gripen suédois. Mais de Mirage 2000, il n’est pas question. Du moins officiellement.

Cela étant, à l’Assemblée nationale, le 26 septembre, lors d’une audition du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, dédiée au dernier rapport sur les exportations françaises d’armement, le député Julien Bayou [écologistes et apparentés] a tenu des propos très surprenants, au point que l’on peut douter de leur réalité…

« Avec le groupe d’amitié ‘France-Ukraine’, présidé par l’excellent Benjamin Haddad [Renaissance], on est allé à la rencontre des parlementaires ukrainiens mais également du gouvernement et de la présidence ukrainienne […]. Il y a une demande insistante qu’on nous a demandé de relayer : la livraison de Rafale et/ou de Mirage 2000D ainsi que de radars pour équiper les Sukhoï et les MiG ukrainiens. L’alternative, c’est fournir ces Rafale et ces Mirage à des pays qui possèdent des F-16 ou des MiG-29 pour que ces F-16 et ces MiG-29 puissent être transférés à l’Ukraine », a affirmé M. Bayou, qui a ensuite dit « soutenir » cette livraison, avant d’interroger le ministre sur sa position à ce sujet.

Les seuls pays qui étaient en mesure de livrer des MiG-29, à savoir la Pologne et la Slovaquie, sont déjà passés aux actes. Et aucun n’a émis le souhait d’obtenir des Rafale ou des Mirage 2000D en échange. Et si le don de F-16 est possible, c’est parce que, aux Pays-Bas et au Danemark, ces appareils sont en train d’être remplacés par des F-35A . Aussi, le scénario avancé par M. Bayou est pour le moins curieux…

Quoi qu’il en soit, M. Lecornu, qui doit se rendre à Kiev le 30 septembre, a répondu à la question du député en se gardant d’en dire trop, l’audition étant ouverte à la presse. « Mirage, Rafale. Je vois bien que les parlementaires ont dû vous en parler. On est retransmis. Donc, je n’en dirai pas plus », a-t-il dit, après avoir assuré que, même pour l’Ukraine, le « prélèvement » de matériels « dans les forces armées » deviendrait « définitivement l’exception ».

« Mais, très honnêtement, ce n’est pas la première demande des Ukrainiens vis-à-vis de la France », a cependant poursuivi M. Lecornu au sujet de la livraison potentielle d’avions de combat. « C’est une demande prioritaire vis-à-vis de beaucoup de pays. Pas vis-à-vis de nous », a-t-il insisté. Et cela « pour des raisons qui tiennent aussi au format de notre aviation et aux clients que nous avons eus à l’export », a-t-il ajouté.

Aussi, « globalement, nous avons la pression des Ukrainiens sur d’autres segments. Le terrestre, l’artillerie, la défense sol-air qui va redevenir, pour l’hiver, un sujet clé parce qu’il ne s’agira pas que de protéger le champ de bataille mais aussi les infrastructures civiles et énergétiques puisqu’on voit que les frappes russes dans la profondeur vont reprendre », a conclu M. Lecornu.





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