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L’Espagne va investir 580 millions d’euros pour un système d’artillerie ayant une portée d’au moins 300 km


Depuis 2011, l’Ejército de Tierra [armée de Terre espagnole] ne possède plus de lance-roquettes multiples, les systèmes Teruel, d’une portée limitée à 25 km, ayant été retirés du service sans avoir été remplacés. Pour autant, au regard de l’évolution du contexte géo-stratégique et de ses obligations à l’égard de l’Otan, elle cherche désormais à récupérer une telle capacité, mais avec des performances singulièrement accrues, via le programme SILAM [Sistema Lanzador de Alta Movilidad].

Visiblement, le gouvernement espagnol entend ne pas perdre trop de temps pour doter l’Ejército de Tierra d’une nouvelle capacité de frappe dans la profondeur. En effet, le 10 octobre, celui-ci a autorisé la conclusion d’un accord portant sur la fourniture de systèmes d’artillerie de longue portée pour un montant avoisinant les 580 millions d’euros [576,5 millions, pour être précis]. Il s’agit-là d’une première tranche puisque le plafond des dépenses pour le projet SILAM a été fixé à 714 millions d’euros pour la période 2023-27.

« La capacité de ces systèmes […] permettra à l’Ejército de Tierra de surmonter les limitations de portée des obus tirés par canon en atteignant des cibles au-delà de 300 km, avec une moindre consommation de munitions, dans des contextes opérationnels de plus en plus caractérisés par des scénarios de déni d’accès, et de s’adapter et de répondre avec rapidité et flexibilité aux différents besoins qui peuvent surgir sur les théâtres d’opérations », tout en « réduisant également les risques de dommages collatéraux », a fait valoir le gouvernement espagnol.

Par ailleurs, celui-ci a exclu tout « achat sur étagère » d’une solution clé en main. Ce qui fait que le M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] de l’américain Lockheed-Martin a peu de chance d’équiper l’artillerie espagnole… À moins qu’un accord ne soit trouvé avec un groupe industriel local.

En effet, et selon la presse espagnole, Madrid privilégie une solution nationale, mise toutefois au point à partir d’un système étranger existant. Et, parce que cela prendrait trop de temps, il n’est pas question non plus d’en développer une dans le cadre d’une coopération européenne, via, par exemple, le programme « PESCO » e-COLORSS [European COmmon LOng Range indirect fire Support System], pourtant coordonné par l’espagnol Everis Aeroespacial y Defensa SL, en lien notamment avec la filiale allemande d’Airbus Defence & Space et le français Nexter.

Aussi, trois options sont sur la table. La première repose sur le lance-roquettes multiple sud-coréen Chunmoo, avec la participation de Tecnesis 3000 tandis que le seconde viserait à développer un système basé sur l’Astros, via un partenariat entre le brésilien Avibras et NTGS [New Technologies Global Systems]. Mais c’est la troisième qui tiendrait la corde.

Associant Escribano, GMV, Expal [filiale de l’allemand Rheinemetall] et l’israélien Elbit Systems, elle permettrait le développement d’une version espagnole du système PULS [Multi-Purpose Universal Launching System ou système de lancement universel polyvalent], cette dernière répond parfaitement aux besoins exprimés par l’Ejército de Tierra.





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