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Les États-Unis ont décidé de suspendre leur aide au Niger, où les forces françaises ont entamé leur retrait


Jusqu’à présent, les États-Unis ont évité de parler de « coup d’État » pour qualifier la prise du pouvoir par une junte au Niger, laquelle, au passage, n’avait pas été anticipée par leurs services de renseignement. Et cela afin de ne pas hypothéquer leur présence militaire au Sahel, laquelle repose notamment sur la base aérienne 102 d’Agadez.

En effet, l’article 7008 du Consolidated Appropriations Act interdit de fournir toute aide financière « au gouvernement d’un pays dont le chef de gouvernement dûment élu est déposé par un coup d’État ou un décret militaire ou soutenu par l’armée ». D’où cette prudence de Washington pour caractériser les faits survenus à Niamey… Celle-ci a d’ailleurs été « payante » puisque les forces américaines ont depuis pu reprendre leurs opérations – essentiellement des vols ISR [renseignement, reconnaissance et surveillance – dans la région depuis la mi-septembre.

Cependant, et alors que, à Paris, l’État-major des armées [EMA] compte sans doute sur un appui un américain pour le retrait des forces françaises du Niger, décidé par le président Macron au bout de deux mois de bras de fer avec les putschistes, les États-Unis ont changé de posture en annonçant leur décision de suspendre l’aide qu’ils accordaient jusqu’alors au Niger.

« Nous prenons cette mesure parce qu’au cours des deux derniers mois, nous avons épuisé toutes les voies disponibles pour préserver l’ordre constitutionnel au Niger », a en effet expliqué Matthew Miller, un porte-parole du département d’État, le 10 octobre. « Toute reprise de l’aide américaine nécessitera des mesures » de la part de la junte « pour ramener une gouvernance démocratique dans un délai rapide et crédible », a-t-il ajouté.

En revanche, Washington entend maintenir sa présence militaire dans le pays pour le moment. Mais la coopération avec l’armée nigérienne est aussi suspendue, l’activité des forces américaines se limitant à la surveillance des groupes jihadistes actifs au Sahel. Reste à voir ce que décidera la junte à ce sujet. Il n’est pas impossible qu’elle dénonce les accords de défense conclus avec les États-Unis en 2014 et en 2017, notamment au sujet de la base d’Agadez, réhabilitée à grand frais par le Pentagone…

Par ailleurs, d’autres coopérations établies avec les forces nigériennes sont menacées. C’est notamment le cas de la Mission de partenariat militaire au Niger de l’Union européenne [EUMPM Niger], lancée en décembre 2022, voire aussi celui, au niveau bilatéral, de la Mission de partenariat militaire de l’UE au Niger [MISIN] conduite par l’Italie, avec environ 250 militaires.

Cela étant, le Niger s’est associé avec le Burkina Faso et le Mali [où les Nations unies ont entamé leur retrait, ndlr] pour former « l’alliance des États du Sahel », laquelle repose sur un pacte de défense collective.

Photo : Base aérienne d’Agadez





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