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Le Pentagone veut une nouvelle bombe nucléaire tactique à la fois précise et plus puissante


En octobre 2022, et compte tenu de l’évolution du contexte sécuritaire, marqué par la guerre en Ukraine, il fut rapporté que les États-Unis envisageait d’accélérer le déploiement en Europe de la B61-12, c’est à dire la dernière version de la bombe nucléaire B61, dont certains modèles – les B61-3 et B61-4 – sont susceptibles d’être mis en oeuvre dans le cadre des plans nucléaires de l’Otan [auxquels sont également associés l’Italie, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas et la Turquie].

Pouvant être utilisée en mode « guidé », gâce à kit monté à l’arrière, soit en mode « non guidé » [c’est à dire larguée par gravité au-dessus de la cible], la B61-12 a une puissance pouvant aller de 0,3 à 50 kilotonnes… Ce qui est très en-deçà des capacités de la B61-7 [340 kt], de la B61-11 [400 kt] et de la B-61-4 [170 kt].

Pour autant, selon les plans du Pentagone, la B61-12 doit remplacer les B61-3, B61-4 [d’une puissance de 45 kt] et la B61-7. Étant donné sa capacité à détuire les cibles enterrées en profondeur [EPW – Earth-Penetrating Weapon], la B61-11 doit en principe être maintenue en service, d’autant plus que la B83, qui reste la plus puissante de l’arsenal américain [1,2 mégatonne, ndlr], fait l’objet d’une controverse outre-Atlantique, les démocrates voulant s’en débarrasser tandis que les républicains plaident pour la conserver.

Par ailleurs, le développement de la B61-12 avait aussi donné matière au débat. Ainsi, le Pentagone avait fait valoir que la réduction de sa puissance à 50 kt serait compensée par sa précision plus grande.

Mais cette position a été critiquée par certains, ceux-ci ayant estimé qu’une arme nucléaire plus précise et moins puissante était de nature à rendre les décideurs moins prudents quant à son usage éventuel… Cet argument fut contesté par le général Norton A. Schwartz, ex-chef d’état-major de l’US Air Force, pour qui une telle arme serait au contraire de nature à dissuader davantage de potentiels adversaires.

Quoi qu’il en soit, et alors que le sort de la B83 est toujours en suspens, le Pentagone a fait savoir, le 27 octobre, qu’il a l’intention de développer une nouvelle version plus puissante de la B61, à savoir la B-61-13. Celle-ci associerait la précision de la B61-12 à la puissance de la B61-7 [soit 340 kt].

Cette décision « reflète un environnement de sécurité changeant et des menaces croissantes émanant d’adversaires potentiels. Nous avons la responsabilité de continuer à évaluer et à déployer les capacités dont nous avons besoin pour dissuader de manière crédible et, si nécessaire, répondre aux attaques stratégiques, et rassurer nos alliés », a déclaré John Plumb, le secrétaire américain adjoint à la Défense pour la politique spatiale.

Et d’ajouter : « Bien qu’elle nous offre une flexibilité supplémentaire, la production de B61-13 n’augmentera pas le nombre total d’armes dans notre arsenal nucléaire ».

Ce qui signifie que, selon la fiche explicative accompagnant ce communiqué, les quelques unités de B61-12 qui ne seront pas produites vont être compensées par des B61-13.

En outre, soutient le Pentagone, la B61-13 donnera au président [des États-Unis] des « options supplémentaires » contre certaines « cibles militaires » alors que les bombes B83-1 et B61-7 doivent être retirées du service.

A priori, et si le communiqué assure que cette B61-13 pourra être emportée par les avions « les plus modernes », le chasseur-bombardier F-35A ne sera pas concerné, le Pentagone ayant précisé par la suite que cette nouvelle bombe serait mise en oeuvre par le bombardier B-21 Raider, qui vient d’ailleurs d’entamer ses essais au sol.





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