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La Serbie déploie d’importants moyens militaires à la frontière du Kosovo; L’Otan envoie des renforts


Protestations contre l’obligation de remplacer les plaques minéralogiques délivrées par la Serbie avant l’indépendance – autoproclamée – du Kosovo, arrestation d’un policier serbe, mpossibilité pour le patriarche de l’Eglise orthodoxe serbe, Porphyre, de se rendre au monastère patriarcal de Peć, boycott des élections locales dans les municipalité majoritairement peuplée de Serbes, incidents avec la KFOR, etc.

Depuis plusieurs mois, le climat est explosif entre la minorité serbe établie dans le nord du Kosovo et les autorités de Pristina. Et chaque fois que les tensions montent d’un cran, la Serbie déploie ses forces armées à la frontière.

« Nous devons faire de notre mieux, tous ensemble, pour essayer de préserver la paix. Nous sommes vraiment au bord du conflit armé à cause des mesures unilatérales de Pristina », avait même estimé Ana Brnabic, la cheffe du gouvernement serbe, en décembre dernier.

Or, la semaine passée, Pristina a dénoncé une « attaque contre le Kosovo » après la mort de l’un de ses policiers, tués lors d’une embuscade tendue par un groupe d’une trentaine d’hommes armés dans le nord de l’ancienne province serbe. La traque menée par la suite s’est terminée par l’encerclement du monastère de Banjska par les forces spéciales de la police kosovore et la mort de quatre membres du commando.

La principale formation politique des Serbes du Kosovo, Srpska Lista, a laissé entendre qu’au moins deux des assaillants serbes avaient été tués après s’être rendus à la police kosovare.

« Nous allons réclamer une enquête sur le meurtre d’au moins deux Serbes qui ont été tués de sang froid, même s’ils s’étaient rendus », a-t-il en effet affirmé, via un communiqué, avant d’en appeler à l’envoi de renfort par la force de l’Otan [KFOR].

Or, le 29 septembre, un haut responsable de Srpska Lista, Milan Radojicic, a reconnu être à l’origine de l’attaque ayant coûté la vie un policier kosovare. « L’objectif était de créer les conditions pour réaliser le rêve de liberté de [son] peuple dans le nord du Kosovo » et de « répondre à la terreur » des autorités kosovares contre la communauté serbe, a-t-il fait savoir, assurant qu’il avait agi à l’insu de Belgrade. « Je n’en ai informé personne dans les institutions du pouvoir de la République de Serbie […] et je n’ai non plus obtenu aucune aide de leur part », a-t-il en effet affirmé, dans un texte lu par son avocat.

Quoi qu’il en soit, l’Union européenne a vu dans l’embuscade organisée par M. Radojicic une « attaque terroriste » qu’elle a dénoncée. Et le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, a appelé les gouvernements serbe et kosovar à « s’abstenir de toute action ou rhétorique qui pourrait aggraver les tensions ». Mais aucun ne l’a visiblement entendu…

« C’est une attaque contre le Kosovo. […] Ces attaques prouvent s’il en était encore besoin le pouvoir de déstabilisation des gangs criminels, organisés par la Serbie, qui déstabilisent le Kosovo et la région depuis longtemps », a fait valoir Vjosa Osmani, la présidente kosovare, en écho aux propos tenus par son Premier ministre, Albin Kurti, qui avait auparavant dénoncé un acte « terroriste » et « criminel », encouragé par des « responsables de Belgrade ».

Comme chaque à montée des tensions, la Serbie a mis en alerte ses forces armées à la frontière… Mais à la différence des autres fois, les moyens militaires déployés sont « sans précédent », selon Washington.

« Nous voyons un important déploiement militaire serbe le long de la frontière avec le Kosovo », y compris la mise en place « sans précédent » d’artillerie, de chars et d’unités d’infanterie, a en effet déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale améicain, le 29 septembre.

Pour autant, M. Kirby a éludé tout commentaire sur un éventuel projet d’invasion. En revanche, il a annoncé que la KFOR, présente au Kosovo depuis 1999, allait « augmenter sa présence » dans nord du territoire. Ce qu’a confirmé l’Otan.

« Hier [28 septembre], le Conseil de l’Atlantique Nord a autorisé des forces additionnelles pour faire face à la situation », a indiqué Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, via un communiqué.

Les modalités de ce renforcement de la KFOR dans le nord du Kosovo n’ont pas encore été précisées… Mais il est possible que le Royaume-Uni soit sollicité, le premier bataillon du « Princess of Wales’s Royal Regiment » ayant été mis à la disposition de l’Otan en cas de besoin.

« Nous prendrons toujours tous les mesures nécessaires pour maintenir un environnement sûr et sécurisé ainsi qu’une liberté de mouvement pour toutes les personnes vivant au Kosovo », a par ailleurs conclu M. Stoltenberg.

Cependant, à Belgrade, le président serbe, Aleksandar Vucic, a dénoncé des « contre vérités » américaines, sans aller jusqu’à explicitement démentir le déploiement d’unités militaires près du Kosovo. « Nous n’avons même pas la moitié des troupes que nous avions il y a deux ou trois mois », a-t-il dit.





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