CamerounSociété

Incapacité de Biya: Dion Ngute seul et impuissant face au variant Ngoh Ngoh voici les détails

• Paul Biya est coupable de trahison en déléguant sa signature à Ferdinand Ngoh Ngoh

• Sur le plan légal on constate la primauté du premier ministère sur les autres ministres.

• Cette cacophonie et ce partage illégal du pouvoir ont des conséquences

La délégation de signature par le président de la République Paul Biya au ministre Secrétaire général de la Présidence Ferdinand Ngoh Ngoh crée une véritable guerre de clans au sein du sérail. D’un côté le premier ministre Joseph Dion Ngute qui se sent de plus en plus impuissant et de l’autre Ferdinand Ngoh Ngoh dont les actes l’influence paralyse toute l’administration publique.

Cette question de dualité au sommet de l’Etat irrite les anglophones de la page « English Cameroon for a United Cameroon » qui sont habitués à un autre système. Dans une sortie très critique à l’égard du pouvoir de Yaoundé, ils estiment que Paul Biya est coupable de trahison en déléguant sa signature à Ferdinand Ngoh Ngoh.

Ci-dessous l’essentiel de l’analyse des anglophones

Depuis quelques années maintenant, M. Biya est incapable de remplir ses fonctions présidentielles. Pour officialiser son recours à l’imposteur recommandé par Mme Biya, il a subrepticement élevé M. Ngoh Ngoh au rang de «ministre d’État» en janvier 2019. En février 2019, M. Biya a délégué définitivement sa signature à M. Ngoh Ngoh, au détriment du premier ministre.

Or, le concept de ministre d’État tel qu’utilisé en France-Afrique sonne mal aux oreilles des anglophones. Mais même en France, où une notion aussi confuse est utilisée, tout ministre d’État dans un cabinet donné est compris comme étant d’un rang inférieur au Premier ministre, bien qu’à un rang plus élevé que les autres ministres. La délégation inconstitutionnelle de pouvoirs, et donc l’action de trahison, de M. Biya, a réduit le Premier ministère pour ce qu’il a été au cours des dernières décennies – une façade visant à tromper ces imbéciles du Cameroun occidental.

Tous les politiciens consciencieux de l’opposition ne devraient pas perdre une journée sans signaler ces violations et appeler M. Biya, frappé d’incapacité, à officialiser sa démission de la présidence. Nous devons nous concentrer sur la reprise du pouvoir de l’État qui a été remis à un dangereux imposteur inefficace qui aggrave l’incapacité de M. Biya.

Penchons-nous plus loin sur cette question.

1. M. Biya n’a aucun instinct économique; ses décennies au pouvoir ont conduit à une croissance exponentielle des ministres, des ministres délégués, des ministres plénipotentiaires et de toutes les autres appellations exotiques. Au niveau de la présidence, ceux que l’on appelle une sorte de ministre peuvent s’additionner à toute la cabine de la France, dont il s’inspire soi-disant.

2. Mais le concept de ministre est censé désigner le chef d’un département gouvernemental. Nous entendons par là un service gouvernemental qui est immédiatement en contact avec la population d’une manière ou d’une autre et le ministère coordonne la relation citoyen-État. C’est généralement le sens dans lequel un ministère est utilisé. Le département doit être compris comme un certain service de l’Etat à la population. Le ministère n’est pas un titre à porter et à ranger les salles paresseusement. Pourtant, c’est la compréhension du ministère utilisée en France-Afrique pour empêcher les anciens fonctionnaires de s’égarer trop loin. Chaque ancien ministre ou haut fonctionnaire de l’Etat sait que le régime de cet homme est pourri. Le seul moyen de les empêcher de devenir des voix d’opposition ou de critiques est soit de les envoyer à Kondengui, soit de créer un poste fictif de ministre ou de ministre délégué, tel que ministre chargé des fonctions spéciales à la présidence, ministre en charge des marchés publics, etc.

3. Il est illogique d’avoir trois secrétaires généraux à la présidence soi-disant appelés ministres et d’avoir également deux directeurs de cabinet civil également appelés ministres en plus de cinq ministres chargés de mission à la présidence. À la place de tout cela, on a affaire à un chef de cabinet du président et à quelques membres du personnel, mais pas plus que le personnel d’un département ministériel. En effet, au début de sa carrière, M. Biya a joué à la fois le rôle de directeur du cabinet civil et de secrétaire général à la présidence. Ce fut le cas quand lui et Ahidjo complotèrent la suppression inconstitutionnelle du système fédéral de gouvernement. Nous avons un cas de dépenses injustifiées pour ces soi-disant ministres sans départements de service qui se connectent au peuple.

4. M. Biya est conscient que, d’un point de vue constitutionnel, il pourrait être accusé de trahison pour la délégation de pouvoirs qu’implique son incapacité croissante. Il a tenté de dissimuler ses traces en nommant M. Ngoh Ngoh le 4 janvier 2019 en tant que «ministre d’État» sans département ministériel en dehors de son rôle de président par intérim de facto. La chose appropriée pour lui d’avoir fait pour continuer à compter sur les services du dévot de sa femme aurait été de nommer M. Ngoh Ngoh au poste de Premier ministre. Cette décision lui aurait donné un peu plus de justification dans sa délégation ultérieure de signature présidentielle à M. Ngoh Ngoh. La seule raison pour laquelle cela n’a pas été fait, c’est que les anglophones doivent être trompés avec un premier ministère inutile alors que le pouvoir réside avec un imposteur à la présidence dont le rôle n’est que chef d’état-major derrière la scène.

5. Dans le monde anglo-saxon, où le concept de ministre d’État est utilisé, nous parlons d’un ministre subalterne. C’est le cas au Nigéria. Le ministre d’État est un ministre qui n’a pas les pleins pouvoirs sur un département ministériel. Mais dans le monde français, le ministre d’État est celui qui a plus de pouvoir qu’un ministre ordinaire mais moins que le premier ministre. Certains chercheurs français ne sont pas d’accord sur la signification et la nécessité de cette désignation. Mais pour les présidents français, un ministre d’État est un attrait pour quelqu’un qui s’est distingué dans quelque chose mais qui ne veut peut-être pas perdre son temps à exercer une fonction ministérielle. Élever l’offre d’un poste au Cabinet avec la notion de ministre d’État peut les convaincre. Mais dans l’ensemble, le concept de ministre d’État est une autre marque du retard de la politique dérivée française. En France-Afrique, ce concept est abusé en emballant le gouvernement avec des personnes dont le service à l’Etat n’est rien d’autre que leur présence.

6. Article 10.1. de la constitution stipule que:
« Le Président de la République nomme le Premier Ministre et, sur proposition de ce dernier, les autres membres du Gouvernement. »
Mais nous savons par de nombreuses indications que depuis un certain temps maintenant, les ministres sont nommés par M. Ngoh Ngoh. Par exemple, M. Dion Ngute a été nommé Premier ministre le 4 janvier 2019 et le même jour, une liste d’autres ministres a été publiée avec le préfixe indiquant qu’ils avaient été suggérés par le Premier ministre. Étant donné que ce premier ministre n’a pas encore prêté serment et qu’il est peu probable que le premier ministre sortant ait choisi une équipe pour travailler en son absence, nous sommes une fois de plus amenés à croire au rôle insignifiant de ces anglophones utilisés pour décorer le bâtiment vedette.

7. Délégation de certains de ses pouvoirs
L’article 10.2 stipule:
« Le Président de la République peut déléguer certains de ses pouvoirs au Premier Ministre, à d’autres membres du Gouvernement et à tout autre haut fonctionnaire administratif de l’Etat, dans le cadre de leurs fonctions respectives. »
Nous notons la primauté du premier ministère et cette référence est faite à «certains de ses pouvoirs». Mais l’article 10.3. énonce explicitement ses «devoirs»:
<< Lorsque le Président de la République est temporairement dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions, il délègue le Premier Ministre et, en cas d’indisponibilité de ce dernier également, tout autre membre du Gouvernement pour exercer ses fonctions dans le cadre d’une délégation expresse de certains de ses pouvoirs. »

Ainsi, nous voyons qu’au niveau des devoirs constitutionnels du président, la délégation est spécialement réservée au Premier ministre et seule son indisponibilité rend possible l’extension de ces fonctions à un autre ministre.

8. Parmi les devoirs du président, les articles 5 et 8 les décrivent et un coup d’œil sur certains d’entre eux montrera que M. Biya a fait de M. Ngoh Ngoh un président par intérim de facto contre la stipulation de la constitution. Ce n’est pas le cas s’il est temporairement gêné mais il n’est pas en mesure de faire son travail la plupart du temps. Nous arrivons à cette conclusion en nous rappelant certains de ces devoirs:

Article 5.2:
« Élu par toute la Nation, il est le symbole de l’unité nationale. Il définit la politique de la Nation. Il veille au respect de la Constitution. Il veille, par son arbitrage, au bon fonctionnement des pouvoirs publics. Il doit être le garant de l’indépendance de la Nation et de son intégrité territoriale, de la permanence et de la continuité de l’Etat et du respect des traités et accords internationaux.  »

Et l’article 8.1:
« Le Président de la République représente l’Etat dans tous les actes de la vie publique. »
Quelqu’un peut-il sincèrement défendre l’opinion selon laquelle M. Biya s’acquitte de ses obligations constitutionnelles? Qu’en est-il de la délégation de pouvoir qui méprise le rôle constitutionnel du Premier ministre? Nous savons également que M. Biya a donné le mauvais exemple en ne déclarant pas ses avoirs.

Il promeut donc la violation de l’article 66 de la Constitution.
Sans le parlement RDPC et le conseil constitutionnel, M. Biya serait soit déclaré inapte, soit accusé de trahison pour sa dangereuse dérogation à la disposition constitutionnelle de délégation de pouvoirs. M. Ngoh Ngoh n’est pas un ministre; il n’a pas de département ministériel. Lui et le directeur du cabinet civil font le même travail qui est censé être dans les coulisses. Nous ne devons pas les entendre ni recevoir d’eux des ordres. Personne qui travaille à la présidence n’est ministre et au Premier ministère, il n’y a qu’un seul ministre qui est censé avoir un secrétaire et d’autres membres du personnel.

Nous, du Cameroun occidental, ne pouvons défendre un Cameroun uni que pour tolérer ce chaos et les improvisations de la république bananière.

9. M. Dion Ngute est-il un lâche?
Si M. Dion Ngute avait assez de respect de lui-même et de respect pour la constitution, il ne resterait pas à l’écart et ne regarderait pas cette tragédie se dérouler. Le respect de soi exige qu’il utilise la constitution pour regagner du territoire ou envisager de quitter son emploi. Beaucoup d’autres l’admireraient pour ce courage.

Après avoir supervisé l’allocation de l’argent emprunté, M. Ngoh Ngoh est à la recherche de personnes en aval de sa mafia corrompue à punir. Avant même d’être illégalement nommé «ministre d’État», il était à la tête d’un groupe de travail qui n’a pas donné de meilleurs fruits que le naufrage de milliards de francs CFA.

10. Cette cacophonie et ce partage illégal du pouvoir ont des conséquences.
M. Biya n’a pas réussi à diriger quand une pandémie a frappé notre terre.
Le Premier ministre et le ministre de la Santé ont démontré une communication gouvernementale plus pertinente sur la pandémie. Par une tournure particulière des événements, puisque le FMI exige un rapport sur la façon dont l’argent a été dépensé, M. Ngoh Ngoh qui a mal réparti l’argent cherche maintenant à punir ses ennemis les plus populaires au gouvernement. Les Camerounais sont les perdants car au lieu d’avoir ces deux ministres motivant les gens à se faire vacciner, ils sont désormais calomnisés dans la presse sponsorisée. M. Ngoh Ngoh sait que le paiement de la dette interne a pris la majeure partie de l’argent du COVID et cela n’est pas justifiable pour le FMI. Le fait que M. Ngoh Ngoh soit de facto président par intérim peut être vu dans le fait qu’il n’a jamais été et qu’il est peu probable qu’il soit examiné pour les milliards d’accords de gré à gré qu’il distribue à ses amis.

Mais il ne faut pas oublier: M. Ngoh Ngoh n’est pas un ministre; il n’a pas de département ministériel au vrai sens du ministère. M. Biya agit de manière trahison et devrait démissionner avant qu’il ne soit trop tard pour lui.

Source: www.camerounweb.com

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp