Dans ce magasin du Jura, les clients n’ont pas besoin de passer à la caisse, car tout est gratuit

C’est un concept pour le moins surprenant qu’ont découvert les clients de ce magasin pas comme les autres. Située dans le Jura, cette boutique a la particularité de ne pas avoir de caisse pour une bonne raison : tout est gratuit. Une idée pour le moins originale qui a germé dans l’esprit de bénévoles soucieux de promouvoir l’économie circulaire et des valeurs écologiques.

À l’heure où ils sont plus en plus nombreux à dénoncer les effets dévastateurs de la fast fashion, les comportements commencent à changer. En effet, désormais, les particuliers sont de plus en plus nombreux à faire leurs achats dans le secteur de la seconde main. Mais à Sellières, dans le Jura, la Boutique de Thalie a décidé d’aller encore plus loin en laissant les visiteurs repartir sans payer.

Les clients de ce magasin repartent sans payer

C’est l’association du Cercle du partage qui gère ce lieu atypique depuis 2023. Installé dans un ancien local municipal inoccupé, l’endroit propose vêtements, livres, jouets, objets de décoration et petit électroménager. Le principe est simple : les objets sont récupérés auprès des donateurs avant d’être triés par les bénévoles et mis à disposition dans le magasin.

Sabine Salvadori qui est présidente de l’association, a raconté d’où lui est venue cette idée. « Avec mon travail, je me suis rendu compte que dans le monde de la puériculture, il y a beaucoup de choses dont les gens n’ont besoin qu’un temps. On s’en sert peu, tout est très éphémère. Alors pourquoi ne pas permettre aux gens qui n’ont plus l’utilité de tel ou tel objet de le donner à ceux qui en ont besoin. », a-t-elle expliqué dans les colonnes du journal Le Progrès.

crédit photo : Shutterstock Des articles d’occasion dans une brocante

Dans le magasin, c’est l’affluence une fois par mois

Ils sont nombreux à avoir été séduits par la possibilité de remplir leur panier sans rien payer. Et la boutique qui n’ouvre qu’une journée par mois attire du monde. « Une fois, je me souviens avoir comptabilisé 600 personnes sur la journée. Là, un jour comme aujourd’hui, on devrait être encore plus haut. », confie Sabine Salvadori. Le succès nécessite d’ailleurs un peu d’organisation.

« On a été obligés de filtrer les entrées pour réguler, il y avait une file d’attente longue de plusieurs mètres. », affirme une autre bénévole. Certains visiteurs en profitent pour déposer des objets dont ils souhaitent se séparer. Mais d’autres sont venus les mains vides et repartiront bien chargés. Car il n’y a pas d’obligation ni de limite.

Elle voudrait que ce genre de magasin se multiplie

« Personne n’est obligé de faire un don pour pouvoir prendre », précise la présidente de l’association. Avant d’ajouter : « Les gens peuvent se servir sans aucune limite, mais l’idée, c’est aussi de leur apprendre la valeur des choses, à ne prendre que ce dont ils ont besoin. » Elle en profite d’ailleurs pour faire de la pédagogie avec des affiches rappelant le concept et faisant appel au bon sens.

crédit photo : Shutterstock Une femme choisit des vêtements d’occasion dans une boutique

D’ailleurs, elle est bien consciente que certains pourraient être tentés de revendre les objets ou les vêtements sur des plateformes comme Vinted. Mais c’est le prix à payer pour ce genre d’initiative. Sabine Salvadori voudrait que ce type de magasin se multiplie. Et elle souhaite que les gens ne fassent pas plus de 30 km pour lui rendre visite « afin de rester dans ce schéma d’un concept centré sur l’économie circulaire et locale. »