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Couverture santé universelle : l’Etat cumule 23 milliards de Fcfa d’impayés aux hôpitaux et autres parties prenantes


La mise en œuvre de la Couverture santé universelle (CSU) au Cameroun demeure confrontée à de nombreux défis alors qu’elle devait entrer dans sa phase II cette année. Parmi les principaux défis figurent l’extension des services prioritaires, l’inclusion d’un plus grand nombre de personnes, la réduction des paiements directs pour assurer un accès équitable aux soins de santé, ainsi que le déploiement du chèque santé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à une crise sécuritaire depuis 2016.

D’autres enjeux cruciaux concernent l’intensification des campagnes de sensibilisation pour encourager l’inscription du plus grand nombre de citoyens, la disponibilité des fournitures médicales dans les établissements de santé, ainsi que la révision et l’actualisation des procédures opérationnelles. Toutefois, la question la plus pressante reste celle du financement de cette politique ambitieuse, qui vise à fournir à chaque Camerounais une carte de couverture santé permettant l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire.

Le financement de la CSU est d’autant plus critique que les arriérés accumulés par l’État envers les hôpitaux et autres parties prenantes s’élèvent à 23 milliards de Fcfa, un an seulement après le lancement de la phase I du projet. Malgré le déblocage hebdomadaire de 500 millions de Fcfa par le trésor public, les paiements tardifs persistent, suscitant des inquiétudes quant à la viabilité financière de cette initiative.

Le bilan financier présenté par le ministère de la Santé publique révèle un décalage entre les prévisions budgétaires et les montants effectivement déboursés par l’État, laissant une dette de 14 milliards de Fcfa pour l’année 2023 seule. Pour assurer le succès continu de la CSU, le gouvernement devra trouver des solutions durables pour réduire les délais de paiement et garantir un financement adéquat des soins de santé pour tous les citoyens.

Bien que la CSU soit un projet majeur soutenu à la fois par l’État et les partenaires internationaux, son déploiement effectif reste une priorité afin de répondre aux besoins de santé urgents de la population camerounaise. Au 1er avril 2024, plus de 2,4 millions de personnes sont inscrites sur la base de données de la CSU, tandis que près de 700 patients attendent toujours une prise en charge, illustrant l’importance de résoudre rapidement les défis opérationnels et financiers pour garantir le succès de cette initiative ambitieuse.





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