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L’ex-chef des forces danoises menace de contester son renvoi devant la justice


Le 3 avril, après les révélations sur les « ratés » de la frégate Iver Huitfeldt lors d’une attaque de drones lancés depuis le Yémen par les rebelles Houthis, le chef d’état-major des forces danoises, le général Flemming Lentfer, a été sèchement démis de ses fonctions, son ministre de tutelle, Troels Lund Poulsen, ayant justifié une telle décision en affirmant qu’il avait « perdu la confiance » qu’il plaçait jusqu’alors en lui.

Auparavant, le ministre avait dit avoir été mis au courant de l’ampleur des dysfonctionnements survenus à bord de la frégate par la presse. Et de sous-entendre ainsi que des éléments lui avaient été cachés par l’état-major danois.

Pour rappel, le 9 mars, la frégate Iver Huitfeldt ne fut pas en mesure d’utiliser ses missiles surface-air RIM-162 ESSM contre des drones houthis pendant trente minutes en raison d’un problème informatique ayant provoqué un dysfonctionnement entre son radar APAR [Active Phased Array Radar] et son système de gestion de combat C-FLEX. L’équipage avait alors dû recourir aux canons de 76 mm du navire pour neutraliser la menace. Seulement, il s’avéra que des obus anti-aériens tirés à cette occasion étaient défectueux.

Pour autant, le général Lentfer n’entend visiblement pas en rester là. Selon ses explications, il a été convoqué à une réunion avec un « préavis d’une heure » pour se voir notifier son renvoi. Une fois revenu à son bureau, accompagné par un garde, il a trouvé un message lui demandant de faire ses cartons le plus tôt possible, l’accès à son téléphone et à son ordinateur étant alors déjà bloqué. C’est à peine s’il a eu le temps de faire ses adieux au personnel…

Aussi, le 12 avril, par l’entremise de Me Torben Koch, son avocat, l’ex-chef des forces danoises a dit envisager d’aller devant les tribunaux pour contester son renvoi et donc poursuivre le ministère de la Défense pour « licenciement abusif ».

« Mon client conteste totalement qu’il existe ne serait-ce qu’une ombre de justification factuelle pour d’éventuelles mesures disciplinaires à son encontre », a fait valoir Me Torben Koch, dans un courrier évoqué par la chaîne de télévision TV2. « Je peux déjà affirmer que mon client est prêt à poursuivre le ministère en justice », a-t-il ajouté. Et de souligner que, avant la décision du 3 avril, le général Lentfer n’avait fait l’objet d’aucun reproche de la part du ministre.

« Même si le général Lentfer n’est pas le premier chef de la défense à être limogé, il n’est pas d’usage de contester publiquement une telle décision. Cela se déroule généralement dans le bon ordre. C’est particulièrement le cas pour les officiers supérieurs : vous lavez votre linge sale en famille. Il se peut qu’il y ait des désaccords en coulisses, mais vous ne les mettez pas sous les projecteurs. C’est donc très alarmant », a commenté Mads Korsager, le spécialiste des affaires de défense de DR, la radio-télévision publique danoise.

A priori, l’affaire de la frégate Iver Huitfeldt n’est pas la seule raison ayant motivé le renvoi du général Lentfer. Ses relations avec Troels Lund Poulsen se seraient « dégradées » au cours de ces dernières semaines, notamment à cause du retard et de la hausse des coûts de l’achat des obusiers ATMOS et des lance-roquettes PULS auprès d’Elbit Systems. En tout cas, c’est ce que croit savoir M. Korsager, qui pointe un manque de confiance entre le pouvoir politique et les autorités militaires.





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