Coup d’Etat au Niger : le Cameroun s’invite dans les débats
Le coup d’Etat intervenu au Niger le 26 juillet 2023 est largement commenté au Cameroun. Si tous condamnent la prise du pouvoir par les armes, certains essaient de pousser les analyses. Pour Arlette Framboise Doumbe Ding officiel, tous les Camerounais qui dénoncent le coup d’Etat ne sont pas forcément des démocrates.
On peut condamner les coups d’État militaires. Mais cela ne prouve pas qu’on défend la démocratie.
Parlant du coup d’État au Niger sur v4, le colonel Didier Badjeck a exprimé son désaccord avec la prise de pouvoir par les militaires. Ce qui est compréhensible.
Sauf qu’il explique que quand les militaires prennent le pouvoir sous le prétexte d’instaurer la démocratie, ils finissent par s’éterniser au pouvoir. C’est ici que les problèmes commencent car il a tout gâté. Il n’y a pas que les militaires qui s’éternisent au pouvoir par des moyens faussement démocratiques.
Paul Biya qui s’éternise au pouvoir au Cameroun est-il un militaire ?
Y’a-t-il la démocratie au Cameroun ? Ici on peut penser que si les opposants Camerounais insistent tant pour exiger la réforme consensuelle du système électoral, c’est parce qu’il y a un problème avec la démocratie dans ce pays. Mais passons .
Je pense que oui on peut condamner les coups d’État militaires . Mais cela ne prouve pas qu’on défend la démocratie. Certains ne condamnent les coups d’État militaires que pour protéger une dictature qui sert leurs intérêts . C’est pourquoi il faut pouvoir aussi condamner les coups d’État institutionnels/constitutionnels qui permettent aux civils de s’éterniser au pouvoir moyennant la manipulation des constitutions et des élections. D’ailleurs dans bien de cas en Afrique, ce sont des coups d’État institutionnels/constitutionnels orchestrés par des civils qui engendrent des coups d’État militaires.
Cela permet de comprendre que ce qu’il faut defendre en premier pour préserver la stabilité de nos États c’est la démocratie. Ce qui nous impose logiquement de dénoncer les coups d’État constitutionnels au même titre que les coups d’État militaires car les deux sont antidémocratiques.
AFDD
