ce maire demande aux couples de se doucher ensemble pour faire des économies d’eau
Les douches colombiennes sont sans conteste les plus brûlantes du monde. Pour le coup, ce ne sont pas les habitudes d’une population n’hésitant pas à faire tourner le chauffe-eau plus que de raison qui expliquent la chaleur ambiante des salles de bain, mais les recommandations peu banales du maire de Bogotá, la capitale.
« Douchez-vous en couple », c’est ce que le maire Carlos Fernando Galán préconise aux résidents d’une métropole durement impactée par la sécheresse. Loin d’être une lubie, cette idée a pour but de préserver les niveaux d’eau en ce moment dangereusement bas des réservoirs.
Le maire de Bogotá demande aux couples de se doucher ensemble pour économiser l’eau
Cette semaine, les principaux quartiers de la capitale colombienne ont été coupés à tour de rôle du réseau de distribution d’eau. En cause, le phénomène météorologique El Niño. Celui-ci entraîne une baisse des précipitations en Amérique du Sud. Cette année, les réservoirs du pays ayant particulièrement souffert des sécheresses, le maire de Bogotá a décidé de promouvoir cet « exercice d’éducation à l’économie d’eau. » « Ce genre de choses nous aidera beaucoup. Ces changements de comportement sont essentiels », a-t-il précisé dans un communiqué repris par le Guardian.
Du reste, ce n’est pas le seul effort d’intérêt commun que l’édile a demandé aux habitants. « Si vous ne sortez pas de chez vous le dimanche ou un autre jour de la semaine, profitez-en et ne prenez pas de douche », a-t-il ajouté.
crédit photo : Shutterstock Bogotá, Colombie
Dix millions de personnes dépendent de réserves d’eau presque à sec
Bogotá enregistre en moyenne 1 020 mm de précipitations par an, soit près de deux fois plus que Londres, mais concentrées sur une courte période. Aussi, il est essentiel, d’après Carlos Fernando Galán, que Bogotanais et Bogotanaises renoncent à des pratiques d’hygiène d’ordinaire quotidiennes. À noter, plus de dix millions de personnes dépendent de réserves d’eau désormais à un niveau critique.
Le site de Chingaza, qui fournit 70 % de l’eau de la capitale, n’est ainsi rempli qu’à 16 %, soit son niveau le plus bas jamais enregistré. Pour faire face à cette crise, la municipalité a divisé Bogotá en neuf zones. Chacune est coupée du réseau d’eau pendant 24 heures à tour de rôle.
L’Amérique latine manque d’eau
« Ne gaspillons pas une goutte d’eau à Bogotá en ce moment », implore Carlos Fernando Galán. Pour le moment, les autorités ne peuvent donner aucune date de fin à ces mesures exceptionnelles. Le maire rappelle aux habitants que ce n’est qu’en les respectant à la lettre qu’un retour à la normale pourra être envisagé.
@journalsudouest Dans le dernier bulletin de l’OMM (organisation météorologique mondiale), des scientifiques évaluent entre 70 et 80% les probabilités qu’un épisode El Niño commence entre juillet et octobre 2023. On t’explique en quoi consiste ce phénomène climatique et pourquoi il risque d’avoir des impacts dévastateurs sur notre planète. #globalwarming #réchauffmentclimatique #scientique #meteo #climat #elnino #pacifique #décryptagé #environnement #planète #incendie #news #actualité #sudouest ♬ son original – Sud Ouest
Par ailleurs, d’autres grandes villes d’Amérique latine souffrent de la sécheresse. Les autorités de Mexico (plus de 125 millions d’habitants) ont notamment rationné l’approvisionnement en eau le mois dernier. Au Guatemala, où les forêts s’embrasent depuis une semaine, l’état d’urgence a été décrété.
