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Brésil : Embraer envisage une version « patrouille maritime » de son avion de transport C-390


Au début des années 2000, le Brésil fit l’acquisition de douze avions de patrouille maritime P-3C Orion d’occasion auprès de l’US Navy. À l’époque, il était question de moderniser neuf exemplaires en les portant au standard P-3AM, les trois derniers étant appelés à être « cannibalisés » pour disposer d’un stock de pièces détachées.

La modernisation de ces neuf P-3C Orion fut confiée à Airbus Military [intégré à Airbus Defence & Space], qui livra le dernier P-3AM à la Force aérienne brésilienne [FAB – Força Aérea Brasileira] en 2014. Cette opération consista à les doter d’une avionique rénovée, du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System] et d’une nouvelle suite de capteurs ainsi qu’à mettre à jour leurs moyens de communication.

Ce programme s’inscrivait alors dans la nouvelle stratégie militaire brésilienne, celle-ci s’appuyant sur le concept d » »Amazônia Azul » [l’Amazonie bleue], mis en avant pour désigner un vaste ensemble qui, réunissant les eaux territoriales, la zone contiguë et la zone économique exclusive [ZEE] du Brésil, recouvre une superficie de 4,5 millions de km², recelant 90 % de ses réserves pétrolières. En outre 95 % de son commerce extérieur se fait par voie maritime.

Par ailleurs, la FAB dispose également d’une vingtaine d’avions de patrouille maritime « légers » de type EMB-111 « Bandeirulha » qui, même s’ils ont récemment été modernisés, avec l’intégration d’un radar Seaspray 5000E, approchent de leur fin de vie opérationnelle, après plus de cinquante ans de service.

Quoi qu’il en soit, la question de remplacer le P-3AM se pose dès maintenant à la FAB, d’autant plus que cet appareil est de plus en plus coûteux à maintenir en condition opérationnelle. Qui plus est, il aurait aussi besoin d’être à nouveau modernisé. D’où son intention de lancer un programme afin de lui trouver un successeur.

Lors du salon de l’aéronautique FIDAE, qui s’est tenu au Chili la semaine passée, Boeing a dit considérer le Brésil comme une très bonne opportunité pour son avion de patrouille maritime P-8A Poseidon… tout en mettant la pression sur Brasilia.

[Le gouvernement brésilien doit] « déterminer quand il souhaite lancer son processus d’approvisionnement et préciser combien de temps il souhaite encore exploiter ses P-3 avant de les retirer du service. Nous construisons des P-8 aujourd’hui, nous n’allons pas les construire pour toujours. Nous avons dit aux Brésiliens que notre chaîne de production avait une durée de vie limitée », a déclaré Tim Flood, le vice-président de Boeing pour le développement commercial en Europe et aux Amériques, selon Janes.

Également sur les rangs, Airbus Defence & Space pourrait proposer la déclinaison « patrouille maritime » [MPA] du C-295, sachant que la FAB en compte déjà une douzaine d’exemplaires pour des missions de recherche et de sauvetage. Voire soumettre la candidature de l’A320neo.

Cependant, il n’est pas certain que Brasilia ait l’intention de lancer un appel d’offres. En effet, le 10 avril, Embraer a fait savoir que l’état-major brésilien venait de lui confier des études pour adapter son avion de transport C-390 « Millenium » à des missions dites ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance].

Mais l’illustration publiée à cette occasion n’a laissé aucun doute sur les ambitions de ces études confiées à Embraer étant donné qu’elle a montré un C-390 armé de missiles antinavires et portant le sigle MPA [pour Maritime Patrol Aircraft].

Nous « veillons en permanence à disposer des capacités nécessaires pour remplir pleinement nos missions tout en considérant les défis futurs et l’évolution des technologies. Étudier la possibilité d’adapter des plateformes Embraer est un moyen pour renforcer notre autonomie technologique », a fait valoir le général Marcelo Kanitz Damasceno, le commandant de la Força Aérea Brasileira.

Pour Embraer, qui a déjà vendu son C-390 à six autres pays [et cette liste pourrait s’étoffer dans les mois à venir], l’enjeu est « d’élargir son portefeuille de solutions pour répondre aux besoins opérationnels » de la FAB mais aussi « à ceux de clients internationaux potentiels ».





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