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Approvisionnement en carburants au Cameroun : l’impact de la libéralisation des importations


Dans les prochains jours, une transformation majeure dans la stratégie d’approvisionnement en carburants du Cameroun est en vue. Une lettre émanant du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, a été adressée le 14 décembre 2023 au ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, annonçant la décision du président Paul Biya de libéraliser les importations des produits pétroliers.

Selon cette lettre, la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) attribuera désormais des quotas aux importateurs majeurs du secteur, choisis pour leurs capacités techniques et financières. Ces importateurs sont largement considérés être les membres du Groupement des professionnels du pétrole (GPP), notamment des marketeurs tels que TotalEnergies, Tradex, Ola Energy, Neptune Oil et Bocom.

Cette directive présidentielle rétablit la CSPH dans le rôle de pilotage du processus d’attribution des quotas aux importateurs, déplaçant ainsi la responsabilité du ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee), et recentre les marketeurs sur le marché des importations, reléguant la Société nationale de raffinage (Sonara) à un rôle plus restreint.

Cependant, cette orientation pourrait impacter la santé financière de la Sonara, qui avait été jusqu’à présent bénéficiaire d’un soutien gouvernemental conséquent. Le président Biya repositionne les marketeurs-importateurs en s’appuyant sur leurs capacités techniques et financières supérieures, ce qui pourrait augmenter leur chiffre d’affaires.

Cette décision intervient dans un contexte où le pays a récemment connu une pénurie de supercarburant. Certains acteurs du secteur pétrolier suggèrent un lien de causalité entre ces directives présidentielles et cette pénurie, affirmant que des intérêts contrariés auraient pu mener à cette situation.

Toutefois, cette transition vers la libéralisation des importations vise à améliorer la régulation des prix et à éviter les perturbations dans l’approvisionnement en produits pétroliers. Malgré des succès antérieurs, notamment la réduction des primes des traders et des économies annuelles importantes pour l’État, le mécanisme précédent présentait aussi des lacunes dans la gestion des stocks règlementaires et les retards dans le renouvellement des approvisionnements.

Les autorités tentent de rassurer en affirmant que ce nouveau système, s’il capitalise sur les acquis du précédent, permettra un contrôle plus strict des primes des traders. Cependant, des observateurs soulignent les risques potentiels d’une mauvaise gestion de ce processus, qui pourrait compromettre le remboursement de la dette restructurée de la Sonara.

Cette nouvelle approche, même si elle présente des opportunités, suscite également des préoccupations quant à sa mise en œuvre et à sa capacité à garantir une approvisionnement régulier et efficient en carburants dans le pays.





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Dans les prochains jours, une transformation majeure dans la stratégie d’approvisionnement en carburants du Cameroun est en vue. Une lettre émanant du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, a été adressée le 14 décembre 2023 au ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, annonçant la décision du président Paul Biya de libéraliser les importations des produits pétroliers.

Selon cette lettre, la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) attribuera désormais des quotas aux importateurs majeurs du secteur, choisis pour leurs capacités techniques et financières. Ces importateurs sont largement considérés être les membres du Groupement des professionnels du pétrole (GPP), notamment des marketeurs tels que TotalEnergies, Tradex, Ola Energy, Neptune Oil et Bocom.

Cette directive présidentielle rétablit la CSPH dans le rôle de pilotage du processus d’attribution des quotas aux importateurs, déplaçant ainsi la responsabilité du ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee), et recentre les marketeurs sur le marché des importations, reléguant la Société nationale de raffinage (Sonara) à un rôle plus restreint.

Cependant, cette orientation pourrait impacter la santé financière de la Sonara, qui avait été jusqu’à présent bénéficiaire d’un soutien gouvernemental conséquent. Le président Biya repositionne les marketeurs-importateurs en s’appuyant sur leurs capacités techniques et financières supérieures, ce qui pourrait augmenter leur chiffre d’affaires.

Cette décision intervient dans un contexte où le pays a récemment connu une pénurie de supercarburant. Certains acteurs du secteur pétrolier suggèrent un lien de causalité entre ces directives présidentielles et cette pénurie, affirmant que des intérêts contrariés auraient pu mener à cette situation.

Toutefois, cette transition vers la libéralisation des importations vise à améliorer la régulation des prix et à éviter les perturbations dans l’approvisionnement en produits pétroliers. Malgré des succès antérieurs, notamment la réduction des primes des traders et des économies annuelles importantes pour l’État, le mécanisme précédent présentait aussi des lacunes dans la gestion des stocks règlementaires et les retards dans le renouvellement des approvisionnements.

Les autorités tentent de rassurer en affirmant que ce nouveau système, s’il capitalise sur les acquis du précédent, permettra un contrôle plus strict des primes des traders. Cependant, des observateurs soulignent les risques potentiels d’une mauvaise gestion de ce processus, qui pourrait compromettre le remboursement de la dette restructurée de la Sonara.

Cette nouvelle approche, même si elle présente des opportunités, suscite également des préoccupations quant à sa mise en œuvre et à sa capacité à garantir une approvisionnement régulier et efficient en carburants dans le pays.





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