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une empreinte carbone trop lourde


Le Mouvement écologique sonne l’alerte. L’actuel modèle de l’assurance pension, reposant sur une croissance constante du pays, est qualifié de trop peu durable, sur le plan tant financier qu’écologique.

Timidement lancé par la nouvelle ministre de la Sécurité sociale, Martine Deprez (CSV), le débat sur l’avenir du système de pension luxembourgeois commence à prendre de l’ampleur. Les syndicats OGBL et LCGB n’ont pas tardé à monter au front pour mettre en garde contre tout démantèlement d’un régime basé sur le financement public et solidaire. Aujourd’hui, le Mouvement écologique entre dans la danse en attirant l’attention sur un autre «aspect central», qui selon l’ONG est «trop souvent mis entre parenthèses» : le besoin d’une croissance permanente et conséquente pour assurer le financement du système de pension (lire également ci-dessous).

Qui dit croissance, dit emploi de ressources naturelles. Dans ce contexte, le Mouvement écologique renvoie vers l’empreinte carbone du Grand-Duché, qui va connaître dès le 20 février son «Overshoot Day». La population luxembourgeoise de quelque 666 800 habitants reste, ainsi, toujours la deuxième plus gourmande de la planète. Seul le Qatar atteint plus tôt son jour du dépassement, c’est-à-dire la limite de consommation de toutes les ressources naturelles que la planète peut régénérer en un an. «Mais détachée de ces aspects écologiques, la question se pose de savoir si l’hypothèse d’une croissance permanente repose également sur des bases solides d’un point de vue économique», s’interroge l’ONG, qui a chargé l’Institut autrichien de recherche économique (Wifo) de se pencher sur la durabilité du système de pension luxembourgeois.

«Un manque d’imagination»

Le Mouvement écologique se voit conforté dans son avis que le système actuel de financement de l’assurance pension «n’est tout simplement pas compatible avec les objectifs de développement durable». Le besoin de croissance permanente conduirait «à la destruction des moyens de subsistance des populations». «Malheureusement, la remise en question du système est toujours rejetée avec l’argument selon lequel il n’existe pas d’alternatives. Il y aurait une quasi-obligation de croître», déplore l’association de défense de l’environnement.

L’ONG ne compte cependant pas en rester là. Elle reproche aux responsables politiques un «manque d’imagination» pour chercher des voies de financement alternatives et plus durables. Le Mouvement écologique tient toutefois à souligner qu’il soutient «inconditionnellement le modèle de l’État-providence». L’étude commanditée devrait plutôt être considérée «comme un appel à contrecarrer le manque d’imagination afin de remettre en question le dogme de la croissance». L’alternative devrait consister à miser sur de «nouveaux modèles de développement», alliant le social, l’écologie et l’économie.

Le Mouvement écologique souligne, dans ce contexte, qu’il est «irresponsable» que la génération actuelle «refile» aux prochaines générations à la fois «le fardeau des catastrophes climatiques et de la biodiversité» et un modèle de financement des prestations sociales basé sur des paramètres irréels. Les prévisions actuelles d’une hausse annuelle moyenne du PIB de 1,8 % impliquent que la production économique en 2070 sera presque deux fois supérieure à celle d’aujourd’hui. «Même avec les grandes avancées technologiques attendues, la consommation de ressources continuera à augmenter considérablement», alerte l’ONG.

Des besoins de
croissance «significatifs»

Le Mouvement écologique rappelle dans son analyse la modélisation sur laquelle repose le financement du système d’assurance pension. Les besoins de croissance, émis par l’Inspection générale des finances (IGF), sont «significatifs».

POPULATION Croissance de la population vivant au Luxembourg de 625 000 en 2020 à 785 000 en 2070.

POPULATION ACTIVE Augmentation moyenne de la population active de 0,6 % par an, pour passer de 460 000 en
2020 à 630 000 en 2070.

PIB Hausse annuelle moyenne du produit intérieur brut (PIB) de 1,8 %, combinée à une augmentation annuelle moyenne de la productivité de 1,2 %.



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