InternationalSociété

Un sous-marin nucléaire lanceur d’engins britannique a frôlé la catastrophe à cause d’un instrument défectueux


La dissuasion britannique repose uniquement sur quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] appartenant à la classe Vanguard. Affichant une masse de près de 16’000 tonnes en plongée pour une longueur de 149,9 mètres et un maître-bau de 12,8 mètres, ils peuvent chacun emporter un maximum de 16 missiles balistiques Trident D5.

Ces dernières années, le HMS Vanguard ayant été placé en Indisponibilité périodique pour entretien et réparation [IPER] entre 2015 et 2022, il est revenu aux HMS Victorious, HMS Vigilant et HMS Vengeance d’assurer la permanence de la dissuasion britannique [concept CASD, pour Continuous At Sea Deterrent]. En clair, un SNLE doit toujours être en patrouille. Aussi, quand l’un d’entre eux est immobilisé pour des opérations de maintenance, la durée des missions ne peut que s’allonger [157 jours, en moyenne, pour les deux sous-marins sollicités en 2022, ndlr].

Quoi qu’il en soit, l’un de ces SNLE a bien failli ne pas revenir de sa patrouille… En effet, le quotidien britannique The Sun a rapporté qu’un sous-marin de la classe Vanguard avait connu un « dysfonctionnement critique » alors qu’il entamait une nouvelle patrouille, l’an passé.

Ainsi, un capteur défectueux a conduit l’équipage à croire qu’il avait atteint la profondeur d’immersion prévue et que le SNLE était stabilisé… alors qu’il continuait à plonger, au risque d’atteindre la « profondeur d’écrasement », c’est à dire le niveau à partir duquel la pression de l’eau est si forte qu’elle peut provoquer une défaillance structurelle… et donc la perte du sous-marin.

Celui-ci a dû son salut à la vigilance de l’équipe d’ingénieurs du bord qui, disposant de son propre capteur, a prévenu la passerelle que le SNLE continuait sa plongée.

« Ce n’est pas le travail des ingénieurs de contrôler la profondeur du sous-marin, mais ils ont vu à laquelle il se trouvait et ont réalisé que quelque chose n’allait pas », a expliqué une source interne au quotidien britannique. Il « n’était pas censé être là et il plongeait toujours. Et si ça avait continué, ça ne vaut pas vraiment la peine d’y penser », a-t-elle ajouté.

Suite à cet incident, qui aurait pu être catastrophique si les capteurs du bord n’avaient pas été redondants, une enquête a été ouverte par le ministère britannique de la Défense [MoD]. Et comme il se doit, ses conclusions sont restées confidentielles, souligne The Sun, qui n’a pas souhaité préciser le nom du SNLE, ni sa profondeur au moment des faits, pour des raisons de sécurité opérationnelle.

Sollicitée, la Royal Navy a refusé de confirmer ou de nier cet incident. « La sécurité est la priorité absolue et nos sous-marins continuent de tenir leurs engagements », a seulement fait valoir un porte-parole.

Cela étant, en février dernier, il est apparu que certaines tâches n’avaient pas été effectuées avec la rigueur nécessaire lors de l’IPER du HMS Vanguard, des techniciens ayant utilisé de la colle pour réparer des boulons censés maintenir l’isolant enrobant les tuyaux de refroidissement du réacteur nucléaire.





Source link

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp