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Un F-16 piloté par une intelligence artificielle a été testé lors de combats aériens à portée visuelle


Secrétaire de l’US Air Force, Frank Kendall a récemment fait savoir qu’il volerait bientôt à bord d’un F-16 piloté par une intelligence artificielle [IA]. « Il y aura un pilote qui se contentera de regarder, comme moi, le fonctionnement de cette technologie », a-t-il dit, lors d’une audition au Sénat. « J’espère que ni lui ni moi ne serons nécessaires pour piloter l’avion », a-t-il ajouté.

L’appareil évoqué par M. Kendall est le X-62A VISTA [Variable In-flight Simulation Test Aircraft], c’est un dire un F-16 de l’US Air Force Test Pilot School sur lequel ont été intégrés des algorithmes d’intelligence artificielle issus des programmes AACO [Autonomous Air Combat Operations] et ACE [Air Combat Evolution] menés respectivement par l’Air Force Research Laboratory [AFRL] et la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation.

Dans le détail, le premier vise à développer une IA pour le combat aérien au-delà la portée visuelle [BVR – Beyond Visual Range]. Quant au second, il a fait l’objet de beaucoup de publicité en 2020, à l’occasion de la compétition « AlphaDogfight », au cours de laquelle un pilote expérimenté de F-16, privé de ses repères habituels, avait été mis en échec par un algorithme d’IA produit par l’entreprise Heron Systems, à l’issue de cinq combats aériens simulés.

« Que l’humain ou la machine remporte le combat aérien final importe peu étant donné que les essais AlphaDogfight visent à accroître la confiance dans l’intelligence artificielle », avait relativisé le responsable du programme ACE, à l’époque. « Mais si une intelligence artificielle gagne le respect d’un pilote de F-16, nous aurons fait un pas de plus vers la réalisation d’une interface homme-machine efficace pour le combat aérien, ce qui est notre objectif », avait-il toutefois estimé.

Quoi qu’il en soit, en 2022, le X-62A Vista réalisa douze vols d’essais avec les algorithmes « AACO » et ACE » aux commandes. Au cours de ceux-ci, l’appareil effectua des « engagements individuels au-delà de la portée visuelle contre un adversaire simulé » tandis que les « agents d’IA » furent « engagés dans des combats aériens », avait expliqué l’US Air Force, à l’époque.

Restait alors à passer à l’étape suivante, c’est à dire mesurer les capacités de l’IA face à un F-16 piloté en conditions réelles. Ce qui a récemment été fait, selon un communiqué publié par la DARPA, le 17 avril.

Ainsi, entre décembre 2022 et septembre 2023, dans les environs de la base d’Edwards [Californie], le X-62A a effectué 21 vols au cours desquels il a affronté un F-16 piloté en combat aérien à portée visuelle [ou « dogfight »], qui est peut-être la forme d’engagement la plus périlleuse pour un pilote de combat [et elle l’est sans doute davantage quand l’adversaire est une IA…].

À noter cependant que deux pilotes étaient à bord du X-62A durant ces vols pour surveiller les systèmes et, si nécessaire, reprendre les commandes.

Le commandant de l’US Air Force Test Pilot School, le colonel James Valpiani, a expliqué que le X-62A avait commencé par voler dans une posture défensive, avant de passer à des manœuvres plus offensives. « Les avions volaient de manière agressive, à moins de 600 mètres l’un de l’autre », a-t-il dit.

Lequel des deux s’en est le mieux tiré ? La DARPA n’a pas souhaité le dire. « Le but du test était de démontrer que nous pouvons tester en toute sécurité ces agents d’IA dans un environnement de combat aérien critique pour la sécurité », a seulement déclaré le lieutenant-colonel Ryan Hefron, le responsable du programme ACE.





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