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Supermarchés : le made in Cameroon ne se vend pas bien à cause de la mauvaise qualité des codes-barres


Pour accéder aux rayons des supermarchés au Cameroun et à l’internationale, un produit doit avoir un identifiant appelé code-barres. Matérialisés par une série de 13 chiffres, il permet, grâce à un scanner, d’identifier automatiquement et d’engendrer instantanément le prix de l’article à la caisse.

D’après une caissière rencontrée dans un supermarché BAO à Douala, le code-barre permet de tout connaître d’un produit, de suivre et gérer les flux ainsi que les stocks d’une entreprise. Il permet également, dit-elle, de lutter contre les malversations, car à chaque passage du code du produit en caisse, le produit est directement et automatiquement enregistré comme vendu.

Seulement, des sources au ministère du Commerce et à l’Agence nationale des normes et de la qualité (Anor) indiquent que plusieurs codes-barres marqués sur des produits locaux ne sont pas fiables. A Douala, capitale économique du pays, des gestionnaires de commerces interrogés sur le circuit de codification des produits sont restés peu diserts. Mais des sources font savoir que certaines enseignes génèrent leurs propres codes-barres. D’autres commerces, apprend-on, s’approvisionnent auprès des fournisseurs qui génèrent des codes-barres auprès des infographistes. Une information confirmée par un infographiste rencontré au quartier Ange-Raphaël près de l’université de Douala. Ce dernier, qui a requis l’anonymat, dit facturé un code-barre entre 8000 FCFA et 15000 FCFA, en fonction du packaging du produit. Il précise que ce prix peut être revu à la baisse en fonction du volume de codes sollicités.

Seulement, « ces codes frauduleux ne permettent pas d’assurer la traçabilité du produit », déplore Fabris Ekeu. Le directeur général de GS1 Cameroun, filiale locale de GS1 International, organisation mondiale qui développe des codes-barres standards, revendique avoir produit en 4 ans, plus de 10 000 codes-barres « 617 » pour 1es produits locaux. D’après ce dernier, le « 617 » est le code pays attribué au Cameroun par GS1 International dans un souci de standardisation internationale. « Il permet une traçabilité interopérable, c’est-à-dire qu’un produit local qui a le code « 617 » est vendu dans un supermarché européen sans gêne, contrairement aux codes-barres retrouvés dans les supermarchés locaux conférés par leurs fournisseurs, n’ayant vocation qu’à se fermer dans ces supermarchés », explique le patron de GS1 Cameroun.

Voies d’accès aux grandes enseignes

Pour l’instant, « nous facturons un code-barre à 10000 FCFA et nous sommes prêts à baisser le prix en fonction des moyens de chaque entreprise », indique Fabris Ekeu. Il déclare avoir déjà accompagné plus de 1000 entreprises locales dans le processus de traçabilité et de fiabilité des produits locaux pour le marché international.

A la tête d’un groupement de plus de 500 promoteurs locaux, Carine Andela, promotrice du concept Made in Cameroon, exhorte les producteurs locaux à se conformer aux standards. Elle indique que depuis l’avènement de GS1 Cameroun, plus de 300 membres de son association se sont déjà conformés. Une démarche qui a permis à ces entrepreneurs de devenir des fournisseurs des grandes enseignes qui s’assurent au préalable que la codification des produits locaux est conforme aux standards avant de les intégrer ou pas dans leurs chaînes de distribution.

C’est le cas des enseignes Carrefour. Promoteur du made in Cameroon avec des dizaines de milliers de produits locaux commercialisés dans ses huit magasins (7 supermarchés Carrefour Market et 1 supermarché Supeco) au Cameroun, le groupe Cfao Retail Cameroun met un accent particulier sur la codification des produits locaux. Un cadre de cette enseigne française qui a requis l’anonymat, explique que le groupe se rassure que tout ce qui est norme, édictée par l’Etat du Cameroun soit respectée. « Nous avons des entrepreneurs qui nous proposent des produits sans code-barres. Et nous sommes obligés de les référer vers notre partenaire GS1 Cameroun parce qu’au niveau de notre base de données, nous avons la possibilité de contrôler si un code-barre est authentique ou pas », explique ce dernier. D’après le directeur financier de Cfao Retail Cameroun, Guillaume Tanne, le chiffre d’affaires réalisé sur les produits locaux par Carrefour atteint désormais à 40% du chiffre d’affaires global, contre 30 à 35% il y a encore quelques années.





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