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Selon un rapport, les forces britanniques n’ont pas encore les moyens de leurs ambitions en Indo-Pacifique


Dans sa dernière revue stratégique, le Royaume-Uni a souligné l’importance de l’Indo-Pacifique et décrit la Chine comme étant « la plus grande menace étatique » pour sa « sécurité économique ». Et d’expliquer que la sécurité de cette région et celle de l’espace euro-atlantique était liées.

Depuis, la Royal Navy a déployé pendant quelques mois un groupe aéronaval formé autour du porte-avions HMS Queen Elizabeth dans cette partie du monde, noué l’alliance AUKUS avec l’Australie et les États-Unis [dans le dos de la France, ndlr] et conclu une coopération avec la Japon pour le Global Combat Air Programme [GCAP], lequel vise à développer un avion de combat de 6e génération.

Pour autant, selon un rapport publié cette semaine par le comité « Défense » de la Chambre des communes, ces efforts restent insuffisants… Et, pour le moment, le Royaume-Uni n’a pas les moyens de ses ambitions, notamment en matière militaire.

Pour autant, le gouvernement britannique assure que ce « pivot » vers l’Indo-Pacifique est déjà réalité… Avec le déploiement permanent de deux patrouilleurs hauturiers [les HMS Tamar et HMS Spey], le déploiement planifié d’un groupe aéronaval [mais pas avant… 2025], le maintien d’une garnison à Bruneï et la participation régulière à des manoeuvres militaires organisées dans la région [en particulier en Australie, ndlr].

« Emmène-moi quelque part à l’est de Suez où le meilleur est comme le pire », a écrit Rudyard Kipling. Et cette expression « à l’est de Suez » évoque désormais cette période où le Royaume-Uni exerçait encore une influence diplomatique et militaire certaine au-delà du continent européen, et en Asie en particulier.

Or, pour les parlementaires britanniques, Londres a encore beaucoup à faire pour que ce pivot vers « l’est de Suez » devienne une réalité. Pour le vice-président du comité de la Défense, John Spellar, « si le gouvernement assure que l’inclinaison vers l’Indo-Pacifique a été réalisée, notre rapport révèle en fait que la réalité est loin d’être à la hauteur de la rhétorique ».

« Avec peu ou pas de forces combattantes dans la région et peu d’activités régulièrement menées, le pivot de la défense britannique vers l’Indo-Pacifique est loin d’être réalisé », avance ce rapport. Et celui-ci d’enfoncer le clou : « Si nous aspirons à jouer un rôle significatif dans cette région, cela nécessiterait un engagement majeur en termes d’argent, d’équipements et de personnel, ou, potentiellement, un rééquilibrage des ressources actuelles ». La seconde option ne pourrait se faire qu’au détriment d’autres priorités, comme par exemple le soutien aux opérations de l’Otan.

« Nous ne disposons actuellement d’aucune capacité militaire réelle dans cette région et il est peu probable que nous soyons en mesure d’apporter une contribution significative en cas d’hostilités », a insisté M. Spellar. Et cela alors que le maintien de la stabilité et de la paix dans l’Indo-Pacifique s’avérera vital pour la sécurité internationale à long terme, ainsi que pour la sécurité et la prospérité du Royaume-Uni ».

Mais au-delà des aspects militaires, le comité s’interroge aussi sur la stratégie britannique pour l’Indo-Pacifique, celle-ci n’étant « toujours pas clair ». Aussi, le rapport appelle le gouvernement « à élaborer une stratégie indo-pacifique unique et intergouvernementale », avec une « réponse diplomatique et militaire globale à la menace croissante posée par la Chine ».





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