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RDPC : Jean Nkuété dans l’Adamaoua, les dessous d’une bataille de positionnement


La tournée des régions entamée par le Secrétaire Général du Comité Central du RDPC, Jean Nkuété, a atteint son point culminant les 14 et 15 novembre 2023 dans la région de l’Adamaoua, certainement en raison des enjeux que représente la région château d’eau pour les prochaines joutes électorales.

En termes de statistiques, le RDPC détient 12 des 22 communes, 6 des 10 députés élus, 14 des 70 conseillers régionaux élus, et 49,4 % des grands électeurs (conseillers municipaux et régionaux). De plus, le parti a élu 10 sénateurs sur 10 et ne détient aucune mairie de ville, Ngaoundéré étant la seule mairie de ville de la région.

L’UNDP détient l’autre partie de ces postes. Au-delà de ces chiffres, un enjeu majeur des prochaines élections est le remplacement du défunt Président de la commission régionale du Comité Central RDPC, Alhadji Abbo Ousmanou, décédé le 13 novembre en Turquie.

ALHADJI ABBO était non seulement un fervent militants, mais aussi le principal financier du parti dans la région, capable de rassembler malgré les divergences. Son château à Haut-Plateau était un lieu de réunions et de prises de décisions au sein du parti. La visite du Secrétaire Général/Comité Central du RDPC, qui a rendu un vibrant hommage au défunt, a été l’occasion d’observer les rivalités entre les différents acteurs politiques pour sa succession.

En premier lieu, Baouro Théophile, vice-président de l’Assemblée Nationale, vice-président de la commission régionale et membre du bureau politique, est considéré comme un candidat potentiel pour succéder à Alhadji Abbo. D’aucun verrais en cette dernière qualité un facteur de nomination tacite à la tête de la commission régional. Cependant, il faut rappeler que dans la région de l’Est, la présidence de la commission régional est actuellement assurée par BERNARD WONGOLO en place de EMMANUEL BONDE, membre du Bureau Politique.

La partie est donc loin d’être gagnée d’avance, et les leaders du parti des flammes dans l’Adamaoua le savent. L’arrivée du Secrétaire Général/Comité Central du RDPC, Jean Kuete, à l’aéroport de Ngaoundéré et tout le séjour a été marquée par une impressionnante mobilisation des militants du Mbéré, des bus de transports ont été affrété à cet effet, démontrant que le socle granitique du RDPC dans l’Adamaoua reste le Mbéré. Baouro joue ainsi ses cartes pour sa confirmation officielle, sachant que le département de la Vina, d’où était originaire le défunt président, ne restera pas en retrait.

Le département de la VINA, siège du chef-lieu de la Région de L’Adamaoua, qui depuis le décès du Ministre Hamadjoda Adjoudi, trône sur le Rdpc régional se prépare également à jouer un rôle clé. En premier lieu, l’honorable Ali Bachir, membre du Comité Central du RDPC et acteur économique majeur, reste en embuscade depuis sa défaite aux élections législatives de 2020.

Politicien rusé, Ali Bachir a organisé un dîner d’accueil pour les cadres du RDPC en mission dans sa nouvelle résidence. Tout comme le « château de Haut-Plateau » d’Alhadji Abbo, haut-lieu de réception et de décision du parti, la « maison d’Ali Bachir » se positionne comme un lieu clé pour l’avenir. Sachant que l’hôte est un homme d’affaires prospère et que les moyens financiers sont essentiels pour reconquérir la région, ALI BACHIR, possède donc des atouts pour le siège.

D’autres acteurs pourraient également manœuvrer dans l’ombre pour occuper le siège vacant. Notamment, MOHAMADOU MOUSTAPHA, Ministre SG adjoint de la présidence et actuellement la plus grande élite administrative de la région, qui pourrait viser un poste plus important au sein du gouvernement avec une assise politique régionale au sein du parti. Il a été de ceux qui ont réclamé le titre d’artisan de la victoire du RDPC dans l’Adamaoua lors des dernières sénatoriales.

De même, les anciens ministres Baba Amadou et Abba Sadou pourraient également être de potentiels outsiders dans cette lutte de succession. Le premier, président de la commission départementale du CC de la Vina (département hôte de l’occasion), a semblé mécontent de l’ordre protocolaire lors des cérémonies. L’homme d’affaire Nana Bouba pourrait également lorgné le strapontin, mais bien que richissime, son militantisme actif et son entrée au Comité Central est beaucoup plus est récent que celle des autres acteurs.

Les échéances de 2025 seront d’un enjeux considérable pour le RDPC dans l’Adamaoua, avec en face l’UNDP qui n’en démord pas.

Ainsi va la région château d’eau du Cameroun.

Djafsia Tara M., Observateur.





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