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Quand la Grèce chante le blues, de Copélia Mainardi (Le Monde diplomatique


De la musique pour l’âme, aujourd’hui comme autrefois : une soirée traditionnelle de rebetiko à Taksimi, Athènes, le 1er avril 2004

JNS · Gamma-Rapho · Getty

Til La taverne Steki Pinoklis n’a rien de spécial, mais c’est une institution athénienne. Les gens viennent pour la musique live, appréciée tard dans la nuit autour d’une bière ou d’un verre d’ouzo et de plats grecs traditionnels. Le propriétaire est assis tranquillement derrière le comptoir, mais si les clients deviennent trop bruyants, il les fait taire d’un geste de la main. Cela semble fonctionner : beaucoup à Athènes pensent qu’il n’y a pas de meilleur endroit pour entendre le rebetiko.

Le rebetiko est un genre de chanson populaire qui s’est répandu dans toute la Grèce au début du XXe siècle et est devenu partie intégrante de l’identité nationale. Les histoires sur la façon dont il est apparu varient et il existe peu de documents historiques, mais les experts conviennent que cela remonte à l’exode rural des années 1920 et à l’arrivée massive de Grecs expulsés de Turquie lors de l’énorme échange de population qui a eu lieu à la fin. de la seconde guerre entre la Grèce et la Turquie, en 1922.

La rencontre des cultures a donné lieu à un métissage musical qui s’est rapidement répandu dans les banlieues en pleine croissance d’Athènes, de Thessalonique et du Pirée. Les paroles du Rebetiko parlaient de la précarité de la vie dans une société en évolution rapide, de la cruauté du destin et des bouleversements sociaux et politiques de l’époque. Les chanteurs étaient accompagnés de deux instruments devenus symboles du genre : le bouzouki — une mandoline à long manche dotée de trois paires de cordes et d’une caisse de résonance en forme de poire — et son petit frère le baglamas — long d’environ 30 cm et sonnant une octave plus haut.

Cependant, sous la dictature de Ioannis Metaxas (1936-41), le rebetiko fut qualifié d’immoral et ses partisans (rebetes) accusés de mener une vie dissolue et d’encourager la débauche, car leurs chansons parlaient du haschich, des ennuis avec la police et de la misère de la vie en marge. Les instruments ont été brisés et les chansons censurées. Les racines orientales de Rebetiko étaient considérées comme incompatibles avec les valeurs grecques, que le gouvernement souhaitait aligner sur celles de l’Occident. Le rebetiko est donc entré dans la clandestinité, les musiciens faisant passer clandestinement les baglamas, plus faciles à cacher, sous leurs manteaux. (…)

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