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Pourquoi les bombardiers stratégiques russes n’ont-ils plus lancé d’attaques contre l’Ukraine depuis un mois?


Une contre-attaque qui n’a pas permis d’obtenir les gains territoriaux espérés, une situation critique à Avdiivka [région de Donestk] malgré une résistance acharnée et de lourdes pertes infligées aux unités russes engagées [au moins huit brigades, ndlr], une aide militaire extérieure incertaine en raison de l’évolution politique de certains pays [blocage au Congrès des États-Unis, nomination du pro-russe Robert Fico à la tête du gouvernement slovaque, attitude de la Hongrie, etc.], un recrutement insuffisant qui complique le renouvellement des troupes… L’état-major ukrainien peut s’attendre à vivre des moments difficiles dans les semaines à venir.

D’ailleurs, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en est conscient. Le 27 octobre, il a une nouvelle fois dit s’attendre à ce que la Russie essaie encore de détruire les infrastructures énergétiques de son pays. « Cette année, nous ne nous contenterons pas de nous défendre, nous riposterons également », a-t-il toutefois assuré, alors que ses forces armées disposent désormais de capacités de frappe à longue portée, avec les missiles SCALP/Stom Shadow franco-britanniques et les ATACMS américains.

L’an passé, les forces russes ont lancé plus de 1200 missiles et drones « kamikazes » contre les centrales électriques ukrainiennes, ce qui a affecté près de la moitié de la capacité énergétique du pays. Et elles seraient en train de se mettre en ordre de marche pour lancer une campagne contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes encore plus massive que celle menée durant l’hiver 2022.

En effet, Moscou a noué des accords avec Téhéran, afin de se procurer [et produire] des munitions téléopérées Geran-2/Shahed 136 et Shahed 131. Même chose avec Pyongyang, qui aurait récemment expédié en Russie environ un millier de conteneurs pleins de munitions, à en croire le renseignement militaire britannique.

Mais celui-ci vient de faire un autre constat : les bombardiers stratégiques russe [Tu-95 « Bear », Tu-22 « Backfire » et Tu-160 « Blackjack »] n’ont plus été engagés dans des missions de guerre contre l’Ukraine depuis maintenant un mois, alors que, jusqu’alors, ils avaient été régulièrement sollicités pour effectuer des frappes de précision à longue distance, c’est à dire en toute sécurité puisqu’ils n’avaient pas besoin de s’aventurer dans l’espace aérien ukrainien.

Quelle est la raison de cette période d’inactivité, qui est la plus longue observée à ce jour depuis le début de la guerre en Ukraine? Plusieurs hypothèses peuvent être avancées. La première – et la plus simple – serait que l’état-major russe estime qu’il n’est pas utile de les engager dans les opérations en Ukraine pour le moment. Une autre tiendrait à de possibles difficultés pour assurer leur Maintien en condition opérationnelle [MCO], sachant que leur tâche première est de participer à la dissuasion nucléaire russe.

Enfin, une troisième, privilégiée par le renseignement britannique, serait que les forces russes chercheraient à préserver leur stock de missiles de croisière Kh55/101 [ou AS-23 « Kodiak »] en vue de la campagne d’hiver qui s’annonce.

« Il est presque certain que la Russie a dû réduire la fréquence de ses attaques pour reconstituer son stock de missiles de croisière AS-23a Kodiak, qui s’amenuise », s’est risqué à avancer le renseignement militaire britannique. Et d’ajouter qu’elle « utilisera probablement toutes les munitions de ses bombardiers lourds à longue portée récemment produites pour frapper les infrastructures énergétiques ukrainiennes au cours de l’hiver ».





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