Pourquoi certaines personnes sont-elles plus frileuses que d’autres ?
Vous n’avez pas pu passer à côté : depuis ce dimanche 7 janvier 2024, les températures chutent à toute vitesse, et le thermomètre va descendre en-dessous de 0°C dans de nombreuses régions de France.
Mais lorsqu’il est question de grand froid, nous ne sommes pas tous égaux. D’un côté, il y a les « tolérants » : ils rechignent à enfiler un pull en plein mois de décembre, ils se promènent les bras et/ou les jambes nues même lorsqu’il neige, et ils se contentent d’ajouter un petit plaid sur leur lit quand il gèle à l’extérieur.
D’un autre côté, il y a les « frileux » : eux allument le chauffage dès le mois d’octobre, refusent de sortir sans leur doudoune extra-chaude fétiche, dorment avec une couette + une bouillotte + des chaussettes en laine, grelottent quand ils mettent le nez dehors, ont constamment les doigts bleus… Bref, c’est deux poids, deux mesures !
Quand il fait froid, le corps réagit et enclenche des mécanismes de protection
« Tout le monde n’a pas la même tolérance au froid : il est principalement question de facteurs génétiques et hormonaux » reconnaît le Dr. Marc Perez, médecin généraliste et médecin du sport*.
Avant de développer, une mini-leçon de médecine s’impose. « La température normale du corps humain est d’environ 37°C. À la surface de votre peau, vous avez des capteurs qui contrôlent en permanence la température de votre environnement. Lorsque celle-ci diminue, plusieurs réactions physiologiques se mettent en place : votre cerveau active votre glande thyroïde, enclenche le mécanisme de frisson et ordonne une vasoconstriction des vaisseaux sanguins périphériques » décrit le Dr. Marc Perez.
Faiblesse du métabolisme de base et thyroïde paresseuse
Mais l’intensité de cette réaction anti-froid n’est pas identique chez tout le monde : « il y a d’abord un impact de la génétique. Certaines personnes ont un métabolisme de base plus efficace que les autres » note le médecin. Pour rappel, le métabolisme de base, c’est cette fonction biologique qui consiste à « brûler des graisses » pour produire de l’énergie, ce qui entraîne un dégagement de chaleur : « plus votre métabolisme de base est efficace, plus vous aurez chaud grâce à ce phénomène.«
« Ensuite, il y a un facteur hormonal : lorsqu’elle est activée par le cerveau, la glande thyroïde est responsable d’une production de chaleur. Mais lorsque la thyroïde est un peu faible (avec un taux d’hormone TSH proche de 4 mUI/L), celle-ci n’est pas suffisante et on a froid » ajoute le Dr. Perez, qui précise que « la glande thyroïde est naturellement plus efficace chez l’homme que chez la femme, ce qui pourrait (en partie) expliquer la mauvaise tolérance des femmes vis-à-vis du froid.«
Un dernier élément ? « Les personnes peu sportives sont souvent plus frileuses que les autres, pour deux raisons. Primo, leur métabolisme de base est généralement moins efficace. Deuzio, leur organisme contient plus de graisse blanche que de graisse brune : or, c’est cette dernière qui protège contre le froid ! » précise le médecin.
Les maladies et les médicaments qui peuvent donner froid
Au-delà de ces explications physiologiques, plusieurs problèmes de santé peuvent entraîner une frilosité excessive : « en premier lieu, on pense à un problème endocrinien : une hypothyroïdie, par exemple. Sinon, il peut être question d’une carence alimentaire (en fer, en vitamines B ou encore un apport calorique insuffisant) ou encore d’un problème de santé mentale (insomnie, dépression). Par ailleurs, certains médicaments (pris au long cours) peuvent entraîner une frilosité excessive : antidépresseurs, antipsychotiques, anti-épileptiques… » liste le Dr. Perez. En cas de doute, un rendez-vous chez votre médecin traitant s’impose.
*et auteur de Ostéo-gym au féminin, les postures qui soignent (éd. Leduc).
