Categories: International

Pour Taïwan, les récentes activites militaires chinoises sont « anormales »


Le 21 septembre, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, le vice-président chinois, Han Zheng, a de nouveau affirmé que Taïwan était une « partie inaliénable » de la République populaire de Chine [RPC]. « Personne ne devrait sous-estimer la solide détermination, la ferme volonté et le pouvoir du peuple chinois pour garantir sa souveraineté et son intégrité territoriale », a-t-il ajouté, avant d’assurer que Pékin « continuera à travailler pour une réunification pacifique ».

En attendant, la RPC accentue surtout sa pression militaire sur Taïwan. Ainsi, trois jours plus tôt, le ministère taïwanais de la Défense a dit avoir détecté 103 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL] dans sa zone de défense et d’identification de défense aérienne [ADIZ] en moins de vingt-quatre heures. Un record. En outre, neuf navires chinois ont également été repérés dans les environs de l’île.

Les jours suivants, l’APL a maintenu une activité soutenue dans les environs de Taïwan, avec l’envoi répété de plusieurs dizaines d’avions de combat [Su-30, J-10 et J-16] et de drones [WZ-7].

Cela étant, ces opérations aériennes et navales autour de l’île ne sont que la partie visible de cette activité militaire chinoise… Car l’APL a conduit, dans le même temps, des exercices amphibies. En tout cas, c’est ce qu’a affirmé le ministre taïwanais de la Défense, Chiu Kuo-cheng, lors d’une rencontre avec la presse parlementaire, le 22 septembre.

« Notre première analyse est qu’ils effectuent des exercices conjoints en septembre, y compris des exercices terrestres, maritimes, aériens et amphibies », a en effet affirmé le ministre. Et pour lui, cette « situation est tout à faire anormale ».

La veille, dans un déclaration inhabituelle, l’état-major taïwanais avait dit surveiller des « activités chinoises près de la baie de Dacheng, dans la province du Fujian », située en face de Taïwan. A priori, l’APL y aurait mené un exercice de débarquement, avec le concours de navires civils, et déployé des unités dotées de systèmes d’artillerie de longue portée.

« La menace posée par ces activités conduit à une hausse de la tension et nuit à la sécurité régionale », fit alors valoir Sun Li-fang, un porte-parole du ministère taïwanais de la Défense. Et de prévenir : « Plus les avions de l’APL seront proches de Taïwan, plus nos contre-mesures seront fortes ».

Quoi qu’il en soit, et alors que le directeur de la CIA, William Burns, a affirmé que le président chinois, Xi Jinping, aurait ordonné à l’APL de préparer une invasion de Taïwan d’ici 2027, des responsables américains ont récemment estimé qu’une telle entreprise serait vouée à l’échec.

Ainsi, secrétaire à la défense ajoint pour les affaires de sécurité en Indo-Pacifique, Ely Ratner a d’abord estimé qu’imposer un blocus à Taïwan serait une option « risquée » pour Pékin, dans le mesure où cela « aurait un effet dévastateur sur la communauté internationale » et donnerait le temps aux alliés de Taipei [comprendre : les États-Unis] de mobiliser des ressources pour éventuellement intervenir ».

« Ce n’est pas une option militaire très probable. […] Il est beaucoup plus facile de parler d’un blocus que de le mettre en œuvre », a ensuite confirmé le général Joseph McGee, le directeur adjoint de la stratégie, des plans et de la politique à l’état-major interarmées américain. En outre, celui-ci a également estimé que mener une opération amphibie contre Taïwan serait très compliqué pour l’APL. Elle devra « rassembler des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de soldats sur la côte est et ce serait un signal clair », a-t-il dit, avant de souligner que l’île n’a que très peu de plages où il serait possible d’envisager un débarquement.

Cependant, de tels propos tranchent avec les « jeux de guerre » mené par différents centres de réflexion et autres groupes de recherche américains. Ainsi, la Rand Corporation avait estimé que les forces américaines seraient « souvent tenues » en échec par leurs homologues chinoises dans différents scénarios étudiés. Plus récemment, le Center for Strategic and International Studies s’est livré au même exercice… Et il est arrivé à la conclusion que réussir à mettre en échec une invasion de Taïwan se traduirait une victoire à la Pyrrhus pour les États-Unis.

Quoi qu’il en soit, l’activité militaire soutenue de la Chine dans les environs de Taïwan ne peut que faire augmenter le risque d’une « erreur de calcul ».

« La Chine cherche à normaliser ces activités et à mettre Taïwan dans une impasse » et cela « risque d’entraîner une erreur de calcul si des navires ou des avions chinois s’approchent trop près et que Taïwan ouvre le feu », a en effet confié une source sécuritaire à Reuters.





Source link

admin

Recent Posts

La France et l’Allemagne vont chacune diriger deux projets européens dédiés aux chars de combat du futur

L’an passé, le quotidien économique allemand Handelsblatt mit le feu aux poudres en affirmant que…

8 secondes ago

Zidane attendu pour accueillir Mbappé au Real Madrid ?

Alors que le transfert n’est pas encore officiel, le Real Madrid prépare en interne une…

1 minute ago

Spend By Cellular

ContentSpeak about and you may GambleTechnicians Away from Position GameplayGamble Mobile Ports For real MoneyUnderstanding…

2 minutes ago

La terrible révélation tombe après Fury vs Usyk : « L’arbitre aurait dû… »

Oleksandr Usyk surprend Tyson Fury dans la nuit de ce samedi en Arabie Saoudite en…

9 minutes ago

L’image est forte, une rare photo du président Diomaye en prison fuite (photo)

Libéré après des mois de détention, le parcours de Bassirou Diomaye Faye, qui est désormais…

9 minutes ago

Oleksandr Usyk foudroie Tyson Fury et devient le seul champion des Poids Lourds

Le combat du siècle vient de s’achever au Kingdom Arena de Riyad en Arabie Saoudite…

16 minutes ago