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Pour la première fois, une frégate française a intercepté trois missiles balistiques tirés depuis le Yémen


Jusqu’à présent, les deux navires déployés par la Marine nationale dans la région de la mer Rouge pour protéger le trafic maritime commercial contre les attaques des rebelles houthis [liés à l’Iran] n’ont intercepté que des drones « kamikazes » [ou munitions téléopérées – MTO] en utilisant leur système de défense surface-air Aster et leur canon de 76 mm. Très récemment, la frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée « Alsace » a même eu recours à son hélicoptère embarqué Panther pour neutraliser une MTO qui menaçait un navire civil.

Aussi, l’interception réussie de trois missiles balistiques antinavires tirés depuis le Yémen par l’Alsace, le 21 mars, est une première pour la Marine nationale.

« Dans la matinée du 21 mars 2024, dans le cadre de l’opération européenne ASPIDES, une frégate française opérant dans le sud de la mer Rouge a détecté trois missiles balistiques en provenance du Yémen et ciblant sa position et celle des porte-conteneurs qu’elle accompagnait. La frégate, réagissant en état de légitime défense, a engagé et détruit les missiles », a en effet indiqué le commandement maritime de la zone de l’océan Indien [ALINDIEN].

De son côté, l’État-major des Armées a diffusé les images de l’interception de l’un de ces trois missiles balistiques antinavires, dont le type n’a pas été précisé. Les rebelles houthis disposent d’au moins deux modèles dans leur inventaire, à savoir l’Asif et le Tankeel, l’un et l’autre étant respectivement des dérivés locaux des engins iraniens Zaheir et du Khalij Fars.

Pour rappel, la FREMM DA « Alsace » est dotée de 32 missiles surface-air Aster 15 [30 km de portée] et Aster 30 [plus de 100 km de portée], d’un radar Herakles + capable de détecter et de suivre jusqu’à 400 cibles maritimes et aériennes et d’un radar de conduite de tir STIR EO Mk2.

La destruction de ces trois missiles balistiques houthis dans un contexte opérationnel est inédit non seulement pour la Marine nationale mais aussi pour la gamme des missiles Aster [du moins, depuis un navire].

En 2017, alors chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait estimé que le jour où un navire française serait visé par un missile antinavire n’allait pas tarder. « Nous assistons à une prolifération des missiles, y compris au sein de groupes armés non étatiques. Ces missiles ont une capacité de pénétration de plus en plus importante et sont pour certains hypervéloces. Il faudra pouvoir les détecter et les intercepter. C’est un des grands sujets de la prochaine décennie », avait-il expliqué.

Aussi, son successeur, l’amiral Pierre Vandier, avait insisté sur la nécessité de « valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes » afin de permettre aux équipages de mieux se préparer aux situations tactiques qu’ils seraient susceptibles de rencontrer. Le plan stratégique Mercator avait ainsi établi la norme d’un tir de munition complexe par navire de premier rang tous les deux ans.

Cela étant, les missiles antinavires ne constituent pas la seule menace. Les drones de surface [USV] chargés d’explosifs sont également une source de préoccupation. D’ailleurs, également le 21 mars, l’un d’entre eux qui s’apprêtait à attaquer un remorqueur, a été détruit par un hélicoptère Sea Lynx Mk88A embarqué à bord de la frégate allemande Hessen.





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