Panne électrique à Douala : les enjeux financiers entre éneo et sonatrel compromettent les réparations
Depuis le début de ce mois de mai, Douala, le poumon économique du Cameroun, se trouve dans l’obscurité suite à une panne électrique majeure. L’incident, survenu le 2 mai 2024, a plongé le centre administratif et commercial de la ville dans le noir, perturbant les activités quotidiennes et mettant en lumière les problèmes financiers qui sévissent entre les principaux acteurs du secteur de l’électricité dans le pays.
Eneo, le distributeur exclusif d’électricité au Cameroun, a rapidement pointé du doigt un incendie survenu dans un dépôt de planches à Ndogsimbi, dans le troisième arrondissement de Douala, comme étant à l’origine de cette perturbation. Selon les déclarations officielles, cet incendie a endommagé une section cruciale de la ligne de transport d’électricité Logbaba-Koumassi, contraignant la Société nationale de transport d’électricité (Sonatrel) à mettre hors service le poste de Koumassi.
Cette panne a des répercussions importantes, privant d’électricité plusieurs quartiers stratégiques de la ville, dont Akwa, Bonanjo, Bonapriso, Bali, New-Bell, Babylon et leurs environs. Malgré les promesses de réparation émises par Eneo, les travaux n’ont pas encore commencé, plongeant la population dans l’incertitude quant à la durée de cette coupure électrique.
Au cœur de ce dysfonctionnement se trouve une impasse financière entre Eneo et Sonatrel. La dette de Eneo envers le transporteur public d’électricité s’élève à un montant colossal de 125,6 milliards de FCFA à la fin de l’année 2023. Cependant, Eneo affirme ne pas être en mesure de régler cette dette, invoquant un avis à tiers détenteur émis par la direction générale des impôts les obligeant à verser tout paiement destiné à Sonatrel à l’administration fiscale.
Face à cette situation financière précaire, Eneo a proposé à Sonatrel un arrangement : réaliser les travaux nécessaires pour rétablir l’électricité à Douala et déduire le coût de ces travaux de la dette existante. Cependant, cette proposition est restée sans réponse de la part de Sonatrel jusqu’à présent, laissant les habitants de Douala dans l’attente d’une solution à cette crise énergétique.
Cette panne électrique majeure met en évidence les défis auxquels est confronté le secteur de l’électricité au Cameroun, notamment en ce qui concerne la viabilité financière des entreprises qui en sont responsables. Alors que les entreprises et les résidents de Douala attendent avec impatience le rétablissement de l’électricité, les négociations en coulisses entre Eneo et Sonatrel pourraient bien déterminer la durée et l’ampleur de cette crise.
