Niger: voici ce que les putschistes reprochent au président Bazoum
Après plusieurs heures de pourparlers, le président Mohammed Bazoum a décidé d’éviter un bain de sang et a signé sa démission, laissant ainsi le pouvoir au CNSP.
Le CNSP est composé de plusieurs militaires dont ceux de la garde présidentielle. Ces derniers justifient leur coup d’Etat par la politique de Bazoum.
En effet, beaucoup de Nigériens et Africains ne sont pas surpris que l’armée fasse irruption sur la scène politique, notamment en raison des frustrations liées à la situation sécuritaire dans le pays. Le Niger est confronté aux attaques régulières et meurtrières de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et l’Etat islamique au Sahel dans l’ouest, à Boko Haram et l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest dans le sud-est, il y a le problème sécuritaire dans toute la zone des trois frontières. On a vu l’afflux de réfugiés, il y a aussi la gouvernance qui n’a pas changé.
« Bazoum a promis la lutte contre la corruption, l’injustice, mais très malheureusement cette promesse n’a pas été respectée. Certains se disent que Bazoum, c’est le binôme parfait de Issifou Mahamadou. C’est cette situation qui a poussée l’armée à prendre le pouvoir par la force, malgré qu’elle ne soit pas démocratique. La vraie démocratie est la voix du peuple, tous ceux que le peuple soutient c’est qu’il est démocratique, lorsqu’un président démocratiquement élu, refuse de se soumettre aux principes démocratiques ,bafoue la sécurité de sa population et gouverne le pays dans la corruption, l’impunité, l’injustice… », explique un acteur de la société civile nigérienne.
« Les institutions nationales et internationales doivent pleinement jouer leurs rôle pour faire revenir le président à la raison afin d’éviter un éventuel coup de force, mais très malheureusement tel n’est pas le cas en Afrique de l’Ouest et c’est pourquoi les coups d’Etats ne font que se multiplier, nos institutions régionales deviennent de plus en plus faible et nos partenaires de développement se reculent de plus en plus de nous », ajoute ce dernier.
