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« Mes enfants viennent de quitter le nid et je peux enfin redevenir égoïste »


Question : quelle durée réglementaire de larmoiement doit-on respecter après le départ des oisillons du nid ? Et avant un roulage en bonne et due forme dans la fange et la luxure ?

Un jour, on a 26 ans, une frange et le droit aux grasses matinées élastiques. Le lendemain (29 ans, ressenti 45) me voilà flanquée de deux marmots, avec des nuits hachées menu et mille quatre-quarts de dernière minute pour le cours de Madame Machin au compteur.

« Je me rêve à nouveau au centre de mes priorités »

Bienvenue dans le métavers maternel et son lot de joies relatives, cette dimension parallèle où tout clignote et trépigne. On est loin de la déco scandinave de la page 4 écornée en 1998 ; quiconque a déjà marché sur un Lego, un bol de Nesquik à la main, sait.

Bien sûr, quitte à en prendre pour vingt ans, la marmaille, c’est toujours plus galvanisant qu’adopter un chinchilla, et beaucoup moins engageant qu’un perroquet (durée de vie : quatre-vingts ans). Mais voilà. L’adolescence de la cadette passée (une ado, c’est quelqu’un à qui tu dis d’arrêter de lever les yeux au ciel. Qui te répond qu’elle ne lève pas les yeux au ciel… en levant les yeux au ciel. ), je me rêve à nouveau au centre de mes priorités.

crédit photo : Shutterstock

« Vous avez oublié votre Scrabble ! »

Selon le grand penseur Netflix, il y a deux phases iconiques dans la vie d’une femme. La première, c’est quand la binoclarde du lycée se transforme en bombe en un coup de contouring magique et vole le cœur du capitaine de l’équipe de foot (je devais être absente ce jour-là).

La seconde, c’est quand les marmots quittent le vaisseau amiral familial et que la matriarche laisse tomber le rouleau à pâtisserie, le soutif-carcan et le chignon allemand (ça marche aussi après un divorce, mais c’est une autre histoire) pour revenir sur le devant de la scène sociale. Problème : mettre ses enfants avec leurs baluchons sur le macadam, c’est un peu plus compliqué que de virer des invités avinés qui s’éternisent. Quoi que. « Les enfants, le code a changé ! »

Inutile de changer les serrures quand il suffit de changer celui de sa carte bancaire.

crédit photo : Shutterstock

Nouvelle ère de « Je »

Il y a de la beauté à entamer un dialogue avec soi-même après plusieurs années de monologue avec les autres. Et il y a de la joyeuseté à cocher quelques cases égoïstes :

  • Transformer la chambre de ma dernière en salle de sport (comprendre : dressing) : OK.
  • Évacuer à la cave toute forme de résistance à la déco d’un adulte : OK.
  • Rattraper tous les dîners à rallonge avec ses copines : OK.
  • Manger dans son lit à grand renfort de miettes en pilou pilou : bien sûr.

Jusqu’à cette prise de conscience : à l’évidence, la roue de la vie avait quand même un peu tourné… L’allégorie du chinchilla, vous visualisez ?

Et c’est alors qu’un mardi soir, du bout de l’allée, je vis revenir mon Tanguy. Lui et son perroquet avaient décidé de rentrer au bercail. Et contre toute attente, j’ai souri.





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