International

Liban, qu’as-tu fait de tes pop stars ?



Ragheb, Nancy, Wael, Najwa… Les Libanais les appellent par leurs prénoms. Et pour cause, [Ragheb Alama, Nancy Ajram, Wael Kfoury et Najwa Karam] font partie de leur quotidien depuis des décennies, meublent les petits écrans, passent en boucle sur les ondes.

En tête d’affiche des festivals ou en représentation unique dans des galas, ces figures de la pop panarabe mainstream continuent de faire salle comble. À l’heure où la crise semble s’être mise en mode pause, le temps d’absorber les rayons de soleil de ce mois d’août caniculaire, les chanteurs du pays du Cèdre surfent allègrement sur un vent de légèreté réclamé par une partie du peuple.

“Qu’est-ce qui lie les Libanais entre eux finalement ? Une seule chose. La pop culture !” avance l’animateur Zaven Kouyoumdjian, spécialiste des médias. Sucrée, affirmée, contestée, cette même pop culture, stagnante depuis le milieu des années 2000, recycle ses symboles, fait et défait ses icônes pour le meilleur et pour le pire.

Aux origines d’une hégémonie musicale

Dans cet univers de la musique populaire où toutes les places semblent avoir été prises, “la longévité de la carrière de certains est quelque chose d’impressionnant, peut-être spécifique à notre nation”, admet le producteur Amin Abiyaghi. Comment expliquer ce phénomène ? Y a-t-il un espace pour un peu de sang neuf ? L’évolution de la scène artistique pop recèle quelques éléments de réponse.

Le Liban des arts et ses représentants se divisent en plusieurs catégories. Celles des fondatrices d’abord : Fairouz, icône des planches se voulant dignes, Sabah, éternelle amoureuse libérale, et Samira Tawfiq, ambassadrice préférant l’étranger. Les années 1950-1960, où tout gravite autour du théâtre, des frères Rahbani [un duo culte de la musique libanaise] et du festival [interdisciplinaire] de Baalbeck, voient le Liban acquérir une place de choix dans le milieu culturel de la région, jusqu’à concurrencer l’Égypte et ses grandes productions.

Viennent ensuite les précurseurs des télécrochets, la guerre et ses fixations. De 1975 à 1988, les “chanteurs de restaurant” rythment aussi bien le quotidien des Libanais à l’intérieur que les obus lancés à l’extérieur. Seul moyen de distraction mis à la disposition de civils en quête d’ailleurs, les nouveaux talents fourmillent entre les cris d’enfants et les assiettes de houmous.



Source link

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp