InternationalSociété

L’engin espion russe « Luch/Olymp K-2 » est soupçonné de s’être approché de deux satellites français


C’est un point sur lequel le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], le général Stéphane Mille, a insisté, lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale : même si le Commandement de l’Espace [CdE] reste le plus souvent silencieux à ce sujet, il « se passe beaucoup de choses » en orbite.

« ll y a notamment énormément de rapprochements entre objets. Ce sont des choses qui ont tendance à se développer sur tous les types d’orbites. Au départ, c’était sur des orbites géostationnaires. Maintenant, ça se passe à toutes les altitudes », a expliqué le CEMAAE.

D’où, a-t-il souligné, la nécessité de mettre en place une « défense active » des satellites, c’est à dire d’avoir une « capacité d’action en ayant une démarche volontariste », comme cela a été prévu dans la Stratégie spatiale de défense [SSD] élaborée en 2019, soit après l’espionnage du satellite de communications militaires franco-italien Athena-Fidus par l’engin « butineur » russe Luch/Olymp-K.

« Nous l’avions vu arriver, et avons pris les mesures qui s’imposaient. Nous le surveillons attentivement, nous avons d’ailleurs observé qu’il continuait de manoeuvrer activement les mois suivants auprès d’autres cibles, mais demain, qui dit qu’il ne reviendra pas auprès d’un de nos satellites? », avait souligné Florence Parly, alors ministre des Armées.

Probablement que Luch/Olymp-K s’est intéressé à d’autres satellites par la suite… En tout cas, il a été récemment rejoint par Luch-Olymp K2 [ou Luch-5X selon sa désignation officielle]. En effet, décrit comme devant servir de relais géostationnaire, cet engin a été mis en orbite par une fusée Proton, dans la nuit du 12 au 13 mars dernier. Or, comme son « grand frère », il a très vite été soupçonné d’avoir été conçu pour intercepter les signaux montants et descendants d’autres satellites, voire de les brouiller.

Quoi qu’il en soit, le comportement de Luch-Olymp K2 intrigue… Et, récemment, l’entreprise américaine Slingshot Aerospace ML, qui dispose de ses propres télescopes ainsi que des données de surveillance fournies par l’US Space Command, a expliqué qu’il s’était approché de plusieurs satellites placés sur une orbite géostationnaire, tout en se tenant à une distance de sécurité [c’est à dire supérieure à 10 km].

« Ce n’est pas parce qu’il n’est pas suffisamment proche pour constituer une menace pour la sécurité qu’il ne présente pas potentiellement une menace pour la sécurité », a fait valoir Audrey Schaffer, la PDG de Slingshot Aerospace, dans les pages de SpaceNews.

Si celle-ci n’a pas précisé l’identité des satellites approchés, en revanche, DigitalArsenal, une autre entreprise américaine spécialisée dans l’analyse des données géospatiales, a identifié l’un d’entre eux comme étant le français EutelSat 3B, développé par Airbus Defence & Space. Lancé en 2014, cet engin « embarque une charge utile tri-bande en couverture de l’Afrique, du Moyen-Orient, de l’Asie centrale et de l’Amérique du Sud », précise son opérateur.

A priori, il n’aurait pas été le seul satellite français à avoir été approché : toujours selon DigitalArsenal, Luch-Olymp K2 se serait aussi récemment attardé près d’Eutelsat 9B, qui assure la couverture par satellite des chaînes de télévision.

L’approche d’un satellite de télécommunications comme Eutelsat 3B peut être aussi problématique pour les opérations militaires… Du moins, ça pourrait le devenir étant donné que, en 2021, le ministère des Armées a noué un « partenariat de confiance » avec Airbus Defence & Space afin de disposer d’une capacité de communication en bande UHF [Ultra High Frequency] via le satellite Eutelsat E36D, dont le lancement est prévu en 2024.

Photo : Archive





Source link

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp