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le vol de mandat passe devant le tribunal


Élu au conseil communal de Schifflange sous les couleurs de déi Lénk en juin, Admir Civovic a depuis rejoint le LSAP, mais sans quitter son siège. De quoi provoquer la colère de son ex-parti, déterminé à récupérer son dû au Tribunal administratif.

Tout est parti d’un message WhatsApp, près de trois semaines avant la conférence qui s’est déroulée hier. Un vendredi matin, sans prévenir, les membres de la section déi Lénk de Schifflange reçoivent un message d’Admir Civovic, leur unique conseiller communal, annonçant sa démission du parti.

Une décision qui provoque un tollé, d’autant plus que, selon les membres du groupe, le message ne contient aucun argument justifiant son départ. «On a seulement eu des explications le lundi ou le mardi suivant, dans une lettre officielle», relate Raoul Albonetti, candidat aux communales pour le parti de gauche.

Ce dernier affirme d’ailleurs être le seul représentant local qu’Admir Civovic n’a pas bloqué sur WhatsApp et Facebook après son message de démission.

Au-delà de la forme, la justification de la démission laisse pantois. Fraîchement élu aux dernières communales, l’intéressé démissionne quatre mois plus tard afin de rejoindre le LSAP, la campagne pour les législatives ayant mis la lumière sur des désaccords, selon lui.

«Je ne sais pas si je dois en rigoler ou si je dois secouer la tête. Pour moi, c’est incompréhensible», s’interroge encore Raoul Albonetti, surpris par la rapidité du «changement de convictions personnelles». À ses yeux, «c’est un vol de mandat».

«On veut se battre pour notre siège»

Répandu dans le paysage politique national, ce genre de manœuvre laisse un goût amer aux partis lésés, car les démissionnaires peuvent continuer de siéger en tant qu’indépendants. C’est le cas d’Admir Civovic, pourtant membre du LSAP depuis le 19 octobre.

Un choix controversé, mais dont il a le droit, comme l’a précisé noir sur blanc le secrétariat communal dans une lettre de réponse à déi Lénk. «M. Admir Civovic peut maintenir son mandat de conseiller municipal.»

«Nous, on est d’avis que du moment que tu renonces à ton mandat, tu cèdes quand même ta place et donne cette possibilité à quelqu’un qui partage encore les idéologies du parti en question.»

Face à l’absence de loi ordonnant la démission et au refus de dialogue d’Admir Civovic, le parti a annoncé porter l’affaire devant le Tribunal administratif. «On n’espère pas grand-chose du point de vue administratif et légal, mais on veut se battre pour notre siège puisque ses places aux commissions reviennent à déi Lénk et non pas à lui et ses collègues.»

Avec les discussions actuelles autour de la coalition gouvernementale, le parti de gauche espère que le tribunal tranchera avant la fin de l’année.

Faux motifs de départ?

Afin de justifier son départ, Admir Civovic explique notamment qu’une jalousie ambiante au sein de la section l’a poussé vers la sortie. «Certains ne nous ont pas félicités pour notre victoire, à mon frère et moi, alors que les autres partis l’ont fait chaleureusement», confiait ce dernier dans nos lignes à la mi-octobre.

À l’origine, son frère, Aldin Civovic, arrivé premier aux élections communales, devait représenter déi Lénk, mais n’y a pas été autorisé en raison de son emploi à la municipalité. Ce dernier a également quitté le parti et sa «mauvaise ambiance». «Comment peut-il dire ça? Avant les élections, il était très présent et après, on ne l’a plus vu ni entendu, tout comme son frère», rétorque Raoul Albonetti. «On ne les a pas vus et on ne leur a pas parlé, donc je ne sais pas où cette jalousie aurait pu être constatée.»

Face au changement rapide de convictions, Admir Civovic rappelle avoir rejoint déi Lénk «deux mois seulement avant les communales». Il nie également le fait que son absence de la liste pour les législatives, il y a un mois, ait joué dans sa démission. Au sein du parti, le son de cloche est différent : «Il aurait souhaité faire partie de la liste et il a quand même été un peu brusqué que d’autres personnes soient présentes et pas lui».



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