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Le nouveau patrouilleur outre-mer « Teriieroo a Teriierooiterai » a mis le cap vers Papeete


En 2022, la Cour des comptes avait appelé à une meilleure gestion de la zone économique exclusive [ZEE] de la Polynésie française, laquelle s’étend sur 4,8 millions de km², après avoir déploré le manque de coordination entre les autorités de la Métropole et le gouvernement polynésien, que ce soit pour explorer les fonds marins [afin d’exploiter éventuellement les encroûtements polymétalliques, riches en minerais] ou pour en assurer la surveillance. Et de souligner, entre autres, que les ressources maritimes « attisent les convoitises, notamment des pêcheurs étrangers aux pratiques destructrices ».

Or, comme l’a souvent dit l’amiral Pierre Vandier, l’ancien chef d’état-major de la Marine nationale, « ce qui n’est pas surveillé est pillé et ce qui est pillé est revendiqué ». Seulement, les moyens navals des Forces armées en Polynésie française [FAPF] sont limités… Et cela depuis maintenant longtemps, les patrouilleurs de type P400 « La Railleuse » et « La Tapageuse » ayant été désarmés au début des années 2010 pour être remplacés par l’Arago [classe La Pérouse], admis au service actif en 1991.

« Tout vient à point qui sait attendre », dit-on. Et la Marine nationale aura dû faire preuve de beaucoup de patience pour remplacer ses P400, quitte à faire face à des ruptures temporaires de capacité. Finalement, en juillet dernier, en Nouvelle-Calédonie, elle a admis au service actif l’Auguste Bénébig, le premier patrouilleur outre-Mer [POM] de la classe Félix Éboué, laquelle comptera six unités. Un second devrait suivre cette année.

En effet, arrivé au bout de son potentiel [il aurait déjà dû être désarmé en 2021/22, ndlr], l’Arago va bientôt croiser son successeur, le Teriieroo a Teriierooiterai, le second POM de la classe Éboué.

Le noyau de son équipage ayant été formé en mai 2022, le Teriieroo a Teriierooiterai a récemment achevé sa Mise en condition opérationnelle [MECO], prélude à son départ, depuis Brest, vers son futur port d’attache, à Papeete.

« Le déploiement vers Papeete, planifié sur plus de deux mois, amènera le bâtiment à traverser l’océan Atlantique, franchir le Cap Horn, puis rejoindre la Polynésie à travers l’océan Pacifique. Les objectifs de cette mission sont de vérifier les capacités du bâtiment dans tous les environnements et de contribuer à l’entretien des relations bilatérales avec les pays traversés », précise la Marine nationale.

Pour le moment, le Teriieroo a Teriierooiterai appartient toujours à son constructeur, à savoir le chantier naval Socarenam. Ce n’est qu’à l’issue de son voyage vers Papeete qu’il sera officiellement remis à la Marine nationale. Son admission au service actif devrait être prononcée peu après.

Pour rappel, affichant un déplacement de 1300 tonnes [soit trois fois plus qu’un P400] pour une longueur de près de 80 mètres, une largeur de 12 mètres et un tirant d’eau inférieur à 3,5 mètres, le Teriieroo a Teriierooiterai est doté du système de gestion de combat Lyncea et du radar de surveillance Kelvin Hugues Mk11 SharpEye en bande X. Pouvant mettre en oeuvre le système de mini drone aérien embarqué de la Marine [SMDM], il est armé d’un canon téléopéré de 20 mm et de quatre mitrailleuses [deux de 12,7 mm et deux de 7,62 mm].

À Papeete, il rejoindra la frégate de surveillance Prairial [avec son hélicoptère Dauphin] et le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] Bougainville. En 2025, un second POM – le Philippe Bernardino – sera affecté en Polynésie française.





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