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Le Japon va pouvoir acheter 400 missiles de croisière Tomahawk pour environ 2,35 milliards de dollars


Avec une Corée du Nord incarnant une menace encore « plus grave et imminente » que par le passé, une Russie ayant montré sa « volonté de recourir à la force pour atteindre ses propres objectifs de sécurité » comme elle le fait en Ukraine et une Chine posant un « défi stratégique sans précédent », le Japon a annoncé, en décembre dernier, des changements « radicaux » dans sa doctrine militaire, en affirmant, notamment, vouloir se doter de « capacités de contre-attaque » afin d’être en mesure de riposter en détruisant des cibles militaires sur le territoire d’un éventuel assaillant.

À cette fin, Tokyo a prévu de porter ses dépenses militaires à 2% de son PIB d’ici 2027, alors que, jusqu’à présent, celles-ci étaient [tacitement] maintenues à 1% du PIB au maximum. Ce qui suppose de produire un effort budgétaire significatif de 43’000 milliards de yens [environ 306 millards d’euros] dans les cinq prochaines années.

Évidemment, la capacité de « contre-attaque » fait partie des priorités à financer. D’où l’annonce faite en février dernier par le Premier ministre japonais, Fumio Kushida, au sujet de l’achat de 400 missiles de croisière RGM-109 Tomahawk auprès des États-Unis.

Il aura fallu attendre près de neuf mois pour avoir plus de précisions sur les intentions de Tokyo. En effet, le 17 novembre, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaire américains dans le cadre de la procédure dite FMS [Foreign Military Sales], a, sans suprise, recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente potentielle au Japon de 400 missiles RGM-109E Tomahawk [200 au standard Block IV et 200 au standard Block V], pour un montant estimé à 2,35 milliards de dollars.

« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à faire face aux menaces actuelles et futures avec des missiles sol-sol conventionnels ayant une portée suffisante pour neutraliser les menaces émergentes », a justifié la DSCA.

Cet achat de RGM-19E Tomahawk avait été évoqué par le chef du Pentagone, Lloyd Austin, et le ministre japonais de la Défense, Kihara Minoru, le 4 octobre dernier. Les deux responsables s’étaient mis d’accord pour accélérer la livraison de ces missiles aux forces d’autodéfense nippone, celle-ci étant désormais prévue en 2025.

Cela étant, une difficulté que doit surmonter Tokyo pour ses achats militaires à l’étranger porte sur la valeur du yen par rapport au dollar. En effet, au moment d’élaborer sa feuille de route capacitaire, le ministère japonais de la Défense a fait reposer ses hypothèses budgétaires sur un taux directeur de 108 yens pour un dollar. Or, la monnaie nippone s’est effondrée depuis, un dollar s’échangeant contre environ 150 yens actuellement.

Or, a récemment expliqué un responsable du gouvernement japonais à l’agence Reuters, « contrairement aux grandes entreprises qui font des affaires à l’étranger, le ministère de la Défense ne se protège pas contre les fluctuations des taux directeurs, ce qui signifie qu’il n’a que peu de moyens pour atténuer le coût croissant en yens des missiles de croisière Tomahawk et des avions de combat F-35 ».





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