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Le général Mille s’inquiète de l’état des aéronefs déployés au Niger après plusieurs semaines d’inactivité


Fin septembre, prenant acte de la fin de la coopération avec l’armée nigérienne voulue par la junte désormais au pouvoir à Niamey, le président Macron a annoncé le retrait des forces françaises du Niger.

Seulement, si une telle opération de désengagement, toujours délicate, doit se faire « en coordination avec les autorités nigériennes », celles-ci s’efforcent de la compliquer en interdisant l’espace aérien du Niger à tous les avions français [y compris ceux affrétés par la France]. En outre, la frontière avec le Bénin étant fermée, les convois français doivent rejoindre N’Djamena [Tchad], ce qui n’est évidemment pas la route la plus courte.

Cela étant, selon le dernier point de situation des opérations de l’État-major des armées, les deux camps qui abritaient des détachements français à Ouallam et à Tabarey-Barey ont depuis été rétrocédés aux forces armées nigériennes et les militaires qui y étaient affectés sont rentrés en France, via des liaisons aériennes au départ du Tchad.

Mais l’essentiel de cette opération de désengagement concerne la base aérienne projetée à Niamey, où cinq drones MQ-9A Reaper Block 5, trois Mirage 2000D et un avion de transport A400M « Atlas » étaient déployés au moment du putsch, le 26 juillet. L’espace aérien nigérien leur étant interdit, leur rapatriement en France s’avère compliqué.

Lors de la partie à huis clos d’une audition à l’Assemblée nationale [le compte rendu vient d’être publié, ndlr], le 5 octobre, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], le général Stéphane Mille, a semblé inquiet.

« Ma priorité porte sur la sortie des objets à très haute valeur. Par exemple, cinq drones Reaper, trois Mirage 2000D et un A400M sont déployés à Niamey. Je rappelle par ailleurs qu’un appareil qui ne vole pas ne démarrera pas aussi facilement le jour où nous voudrons l’utiliser. Or ces appareils n’ont pas été utilisés depuis deux mois. Par exemple, les joints des circuits carburant ont probablement séché », a expliqué le général Mille aux députés.

Aussi, a-t-il continué, les « mécaniciens devront donc travailler de manière intense » et « certains avions ne seront pas en mesure de décoller le jour où l’espace aérien leur sera ouvert ».

Cela étant, la question de l’accès à l’espace aérien n’est « pas la plus grave » pour le CEMAAE, contrairement à celle des « pick-up installés tous les 200 mètres sur les taxiways » afin de bloquer l’accès à la piste. « En réalité, le problème porte plus sur l’accord pour pouvoir rouler et décoller que sur l’espace aérien en tant que tel, à mon avis », a-t-il dit.

Qu’en est-il un mois plus tard? La situation n’a pas changé… Lors du point presse du ministère des Armées, le 26 octobre dernier, le porte-parole de l’EMA, le colonel Pierre Gaudillière, a ainsi indiqué que les drones Reaper n’avaient pas encore été rapatriés mais qu’ils « étaient mis en condition » pour l’être.





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