InternationalSociété

Le français Arquus envisage de produire des Véhicules de l’avant blindé neufs en Ukraine


Même si la guerre en Ukraine devait s’arrêter demain [et on n’en prend pas le chemin, a priori], cela ne mettrait pas un terme à la confrontation entre Kiev et Moscou, avec le risque d’une reprise des combats à un moment ou à un autre. Or, jusqu’à présent, les forces ukrainiennes ont pu tenir la dragée haute à leur adversaire russe, pourtant supérieur sur le papier, grâce aux cessions d’équipements et d’armes prélevés dans les inventaires de ses partenaires occidentaux.

Seulement, cette approche a une limite pour au moins deux raisons : d’une part, les stocks s’épuisent et, d’autre part, ce soutien est suspendu aux évolutions politiques au sein des pays donateurs, comme en témoignent la victoire aux élections slovaques du SMER-D, le parti pro-russe de l’ancien Premier ministre Robert Fico, ainsi que les difficultés budgétaires aux États-Unis, où, pour éviter un « shutdown », le Congrès a trouvé un accord à la dernière minute… mais sans y inclure l’aide à l’Ukraine.

Cela étant, afin d’aider Kiev, Paris a créé un fonds doté de 200 millions d’euros permettant au ministère ukrainien de la Défense de se procurer les équipements dont il a besoin auprès de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française. C’est ainsi que, en février, 12 Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] et un radar GM200 ont notamment été commandés.

Mais il est question d’aller encore plus loin. Ainsi, Rheinmetall, établi à Düsseldorf [Allemagne], a adopté une autre approche en faisant part de son intention d’implanter au moins une usine en Ukraine, afin d’y produire des véhicules de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx », voire son nouveau char de combat KF-51 « Panther ». Cette semaine, l’Office fédéral allemand des cartels a donné son feu vert à la création d’un co-entreprise avec le groupe public ukrainien UDI [ex-Ukroboronprom].

En septembre, le britannique BAE Systems a également fait savoir qu’il s’implanterait en Ukraine pour « accroître » son soutien aux forces armées ukrainiennes en leur fournissant des armes légères ainsi que pour éventuellement « faciliter la production de canons légers de 105 mm dans le pays ». Puis Kiev et Stockholm ont récemment dit avoir trouvé un accord pour produire conjointement des VCI de type CV-90.

Pour les autorités ukrainiennes, il s’agit d’amplifier cette démarche. D’où l’organisation à Kiev, les 28 et 29 septembre, d’un « forum de l’armement », lequel a réuni 252 entreprises issues de 30 pays. « Nous sommes intéressés par la localisation de la production des équipements nécessaires à notre défense et des systèmes de défense avancés utilisés par nos soldats », a expliqué Volodymyr Zelenski, le président ukrainien.

Ayant fait le déplacement à Kiev avec une vingtaine de chefs d’entreprises, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé que 16 accords avaient été signés entre les industriels français et ukrainiens à cette occasion.

« Nous avons une grande industrie de défense, qui peut aider les Ukrainiens à être endurants pour assurer des livraisons dans la durée. Ce n’est pas une question de profits, mais bien d’assurer une aide directe et durable. La Russie ne peut, ni ne doit gagner », a fait valoir M. Lecornu, via X/Twitter.

Parmi ces accords, certains concernent l’entreprise toulousaine Delair – à laquelle Kiev a récemment commandé 150 drones, grâce à un financement de la France – ainsi que Thales et Turgis & Gaillard, ces deux sociétés ayant « chacune signé un accord pour co-développer des drones, avec comme perspective de les fabriquer localement », a indiqué le ministère des Armées, sans donner plus de détails.

Pour rappel, Thales a développé le Spy Ranger pour les besoins des forces françaises tandis que Turgis & Gaillard propose le drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Aarok.

Les autres accords portent sur les capacités terrestres. Ainsi, Nexter/KNDS a signé une commande de 6 CAESAr supplémentaires ainsi qu’un accord avec une entreprise ukrainienne pour assurer, en Ukraine, le Maintien en condition opérationnelle [MCO] des chars légers AMX-10RC fournis par la France. On ignore le nombre de véhicules concernés… Et la seule chose que l’on sait à leur sujet est que quatre d’entre eux ont été mis hors de combat.

De son côté, Arquus en a fait autant… mais pour le MCO des anciens Véhicules de l’avant blindé [VAB] que l’armée de Terre a cédés aux forces ukrainiennes. Selon le ministère des Armées, il s’agira d’abord de fabriquer des pièces de rechange localement… puis d’envisager la « mise en place d’un partenariat pour produire des VAB neufs en Ukraine ».

Or, Arquus ne propose dans son catalogue que des VAB Mk3, assemblés sur son site de Limoges, les modèles livrés à l’armée ukrainienne n’étant plus produits. Cependant, il n’est pas impossible qu’il s’agisse de VAB Ultima, c’est à dire des VAB modernisés avec l’intégration d’un tourelleau téléopéré de 12,7 mm, d’un système de localisation acoustique des tireurs embusqués [SLATE] et de protections contre les engins explosifs improvisés [EEI].

Développé dans les années 2000 et constamment mis à jour, le VAB Mk3 ne partage que 20% des éléments d’un VAB « traditionnel ». Monté sur un châssis 6×6, il est plus lourd [20 tonnes contre 13] et plus long. Doté d’un blindage de niveau 4, il est équipé, depuis 2019, d’un « Advanced Survivability System », imaginé pour contrer les menaces des ogives en tandem. En fonction de sa motorisation, il peut rouler à plus de 100 km/h.

Photo : VAB Mk3 – Arquus





Source link

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp