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L’armée de Terre a officiellement inauguré son « École des drones »


Quand il était à la tête de l’armée de Terre, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait parlé d’une réflexion sur une possible « mutualisation de la formation des pilotes de drones » avec l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et souligné la nécessité de trouver un accord sur les « spécifications » d’un tel cursus.

Seulement, en raison des différences d’approches [ou de « culture »], cette mutualisation est restée dans les cartons. Et, en la matière, les trois armées ont chacune mis en place leurs propres filières dédiées aux drones.

Ainsi, la Marine nationale a ouvert une « école de drones » sur la base aéronavale de Lann-Bihoué en 2019 tandis que l’AAE a inauguré le « Centre d’Initiation et de Formation des Équipages Drones 15.401 » à Salon de Provence et créé un cursus dédié aux drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] à Cognac [au sein de l’Escadron de transformation opérationnelle sur drone 3/33 « Moselle »].

Quant à la formation des télépilotes du 61e Régiment d’Artillerie [RA] appelés à mettre en oeuvre le drone tactique Patroller, aux performances proches de celles d’un engin de type MALE, elle se déroule en grande partie à l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre [EALAT] de Dax.

Cela étant, s’agissant des autres types de drones [Black Hornet 3, SMDR, NX-70 Parrot Anafi, etc.], la formation des opérateurs de l’armée de Terre était jusqu’à présent assurée par le 61e RA, l’unité référente en la matière. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, le 27 octobre, Mme le Premier ministre, Elisabeth Borne, et M. le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, ont inauguré l’École des drones de l’armée de Terre [EDD] au quartier général d’Aboville, qui abrite le 61e RA à Chaumont-Semoutiers.

Jusqu’en juillet dernier, cette EDD était en réalité intégrée à ce régiment. Mais comme elle accueillait de plus en plus de stagiaires extérieurs au 61e RA, il a été décidé de la rendre autonome et de l’ouvrir non seulement à l’ensemble des unités de l’armée de Terre mais aussi à des formations relevant du ministère de l’Intérieur et/ou d’organisations internationales, comme l’ONU.

« L’École des drones, c’est un peu l’émancipation d’un enfant devenu majeur », a résumé le colonel Pierre-Yves le Viavant, chef de corps du 61e RA, selon des propos rapportés par le ministère des Armées.

Étant donné que l’usage des drones est appelé à se généraliser au sein de l’armée de Terre, cette EDD, commandée par le lieutenant-colonel Jean-Louis Bourgeois, sera surtout chargées de former des « instructeurs au meilleur niveau, qui eux-mêmes pourront entraîner les télépilotes de leurs régiments respectifs ».

Selon l’armée de Terre, qui revendique être la « première » en Europe « dans l’emploi des drones », l’EDD « dispense 47 formations techniques et tactiques sur l’ensemble de la trame drone ». Et de préciser que « certaines d’entre elles sont décentralisées dans des centres de formation délégués, auprès des référents instructions drone des unités ainsi que des partenaires extérieurs ».

« Les drones, et leurs applications multiples sur le champ de bataille, sont l’une des innovations capacitaires majeures de ces dernières années. Il est impératif de s’équiper, mais aussi de former nos soldats, d’adapter la doctrine et nos modes d’action en conséquence. C’est la mission de cette école », commenté le général Pierre Schill, l’actuel chef d’état-major de l’armée de Terre.

À noter que l’EDD sera prochainement rattachée à la 19e brigade d’artillerie du Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement, qui verra le jour à Lyon en 2024.

Photo : armée de Terre





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