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L’Argentine est sur le point de finaliser l’achat de 24 F-16 d’occasion auprès du Danemark


Depuis qu’elle a retiré du service ses Mirage IIIEA/DA et 5P Mara, en 2015, la force aérienne argentine [Fuerza Aérea Argentina – FAA] a passé en revue pratiquement toutes les solutions compatibles avec ses disponibilités financières. En outre, le veto mis par Londres à tout achat potentiel d’avions de combat comportant des composants britanniques n’a pu que lui compliquer davantage la tâche. C’est ainsi que, en 2020, elle a dû faire une croix sur dix F/A-50 Golden Eagle sud-coréens.

Pour s’affranchir des contraintes imposées par les Britanniques, Buenos Aires a régulièrement évoqué une possible acquisition du JF-17 Thunder, un avion de combat développé conjointement par la Chine et le Pakistan. Une demande d’ouverture d’un crédit de 664 millions de dollars avait même été faite dans le cadre du budget 2022, dans la perspective d’un éventuel contrat… qui ne s’est pas concrétisé depuis.

Selon le quotidien La Nacion, le JF-17 Thunder ne manquait alors pas de soutien au sein de la FAA. « Ce sont de nouveaux avions et la Chine propose un ensemble d’armes et de capteurs très complet avec peu de restrictions », lui avaient confié des sources militaires.

Seulement, cette éventuelle acquisition de JF-17 Thunder ne pouvant que conforter l’influence de la Chine en Amérique du Sud, les États-Unis finirent par autoriser Buenos Aires à se procurer des chasseurs-bombardiers F-16A/B MLU d’occasion auprès du Danemark en octobre dernier. Et cela alors que le président argentin, Alberto Fernández, s’apprêtait à s’envoler vers Pékin pour participer à un forum sur les « nouvelles routes de la soie » [Belt and Road Initiative, BRI].

L’élection du président Javier Milei, le mois suivant, sonna le glas des JF-17 Thunder, toute discussion sur leur possible achat ayant été gelée. Qui plus est, le successeur de M. Fernández avait prévenu : il ne chercherait pas à favoriser les liens entre Buenos Aires et Pékin.

Finalement, après des années d’une saga aux maints rebondissements, la force aérienne argentine devrait donc bientôt disposer de 24 F-16A/B MLU. Cette décision a en effet été confirmée par M. Milei, le 20 mars. Décision que la diplomatie américaine n’a pas manqué de saluer.

Le montant de la transaction s’élèverait à 650 millions de dollars, dont 338 millions pour l’achat des anciens chasseurs-bombardiers danois [avec un F-16 block 10 non armé pour la formation du personnel technique et des pièces de rechange] et 312 autres millions pour les munitions [missiles air-air, bombes, etc.]. Le ministre danois de la Défense, Troels Lund Poulsen, sera reçu à Buenos Aires dans quelques jours afin de finaliser – sans doute – les négociations autour de ce contrat.

Quoi qu’il en soit, les États-Unis font du rapprochement avec l’Argentine une priorité. Cette semaine, le directeur de la CIA, William Burns, s’est rendu à Buenos Aires pour rencontrer de hauts responsables argentins. Puis cette visite sera suivie par celle de Mme le général Laura Richardson, la cheffe de l’US Southern Command. Comme elle l’a indiqué lors d’une récente intervention devant l’Atlantic Council, il sera question d’évoquer la station d’observation spatiale que la Chine a installée sur un terrain de 200 hectares, situé dans la province de Neuquén, pour une durée de 50 ans.

Or, cette base est exploitée par le Contrôle général de lancement et de suivi des satellites chinois, lequel relève de la force de soutien stratégique de l’Armée populaire de libération. La Chine y a investi 50 millions dollars et les autorités argentines n’ont pas le droit d’y accéder.

« Évidemment, c’est une grande préoccupation pour moi en tant que militaire. […] C’est pourquoi nous continuons à travailler en collaboration avec nos partenaires argentins », a affirmé la cheffe de l’US Southern Command.





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