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Vienne : Voici pourquoi « Tout a changé le 11 septembre 2001 »

Propriétaire du château de Crémault à Bonneuil-Matours, Pierre Fournel se rendait dans son bureau du World Trade Center le 11 septembre 2001.

Ce jour-là, il ne s’est pas pressé pour prendre son petit-déjeuner. Rentré de Paris la veille au soir, Pierre Fournel partage son « breakfast » avec des amis et se remet un peu du décalage horaire, avant d’enfourcher son vélo pour se rendre dans ses bureaux du World Trade Center.
Ce 11 septembre 2001, vers 9 h du matin, le directeur financier de la Coface, un organisme d’assurance-crédit, longe l’Hudson quand, au détour d’une rue, il aperçoit les deux tours en feu. « Je me suis dit que ça ne pouvait pas être une coïncidence », se souvient-il.
« On était une petite équipe et tous s’en sont sortis »À proximité de lui, sur la 8-voies, toutes les voitures sont à l’arrêt et les radios commentent l’événement en direct. « J’ai appelé mon père en France et les communications passaient encore. » Mais, sans doute incrédule devant l’événement, ce dernier mettra du temps à répercuter l’appel et à rassurer ses proches. « Bien sûr, on ne pouvait plus se rendre sur le site, je suis parti chez une connaissance et, devant sa télé, j’ai vu les tours s’effondrer. » Dont ses bureaux situés au 24e étage de la tour Sud, la première à être réduite en poussière. « On était une petite équipe et tous s’en sont sortis », raconte-t-il. Ce qui le fait s’interdire de se dire « miraculé »« Ceux qui travaillaient dans les étages inférieurs comme nous s’en sont sortis. »
Le lendemain, il se rassemble avec des amis pour ne pas vivre ça seul. « Il y avait là un couple dont le mari devait faire un petit-déjeuner le 11 septembre dans le restaurant en haut de la tour. Sa femme était morte d’inquiétude car elle n’a appris que beaucoup plus tard que, finalement, le petit-déjeuner avait été déplacé. » Pierre Fournel se souvient surtout de la ville fantôme du lendemain. « C’était une ville morte alors que New York, c’est toujours bruyant. Le silence, c’était impressionnant. »
Pierre Fournel restera encore sept ans à New York avant de revenir en France, hébergé avec son équipe dans d’autres lieux. Mais plus rien ne sera comme avant. « Les deux tours étaient relativement sécurisées car il y avait déjà eu un attentat en 1993.
« On prenait les avions comme le métro »Mais ailleurs, on rentrait comme on voulait et on prenait les avions comme le métro. Ça n’avait rien à voir avec la France qui avait déjà l’habitude des attentats. Tout a changé ce jour-là, et on n’est jamais revenu en arrière. Mais on a aussi vu des actes de solidarité, de communion comme on a vu en France après le Bataclan ou d’autres attentats. »
Mais 20 ans après, à l’heure de déménager définitivement vers les Yvelines ses pianos et ses affaires, ce passionné de musique, âgé de 60 ans et en reconversion dans l’horticulture, n’oublie pas cette page d’histoire. Et sans doute se dit-il en prenant son petit-déjeuner qu’il est parfois bon de ne pas se presser.

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