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La situation des équipements utilisés par les hôpitaux militaires est « préoccupante »


Avoir de bonnes conditions de travail et disposer de matériels à la pointe de la technologie sont sans doute des facteurs susceptibles de contribuer à l’attractivité du Service de santé des Armées [SSA], laquelle est en berne, comme l’a souligné la Cour des comptes, dans un rapport qu’elle vient de rendre public. Et cela, au point où ça en devient inquiétant…

Mais l’attractivité du SSA n’est pas le seul point de vigilance soulevé par les magistrats de la rue Cambon. Ainsi, dans leur rapport, ils décrivent une « situation des équipements des hôpitaux militaires préoccupante, malgré les solutions palliatives mises en place », en grande partie à cause des « contraintes financières auxquelles s’est heurté le service » au cours de ces derniers années. Et, visiblement, les équipements ont servi de variables d’ajustement budgétaire.

Ces contraintes [financières] se sont « fortement répercutées sur les plans d’équipement des hôpitaux, toujours inférieur aux besoins avérés », note en effet le rapport, qui prend le cas de l’hopital d’instruction des armées [HIA] Percy pour exemple.

Ainsi, pour cet hôpital, « où l’investissement nécessaire sur les matériels biomédicaux est de 4 millions d’euros par an », les crédits alloués à cet effet « n’ont guère dépassé 1 million d’euros entre 2015 et 2021 ». D’où un plan d’équipement validé en 2022 et doté de 3,93 millions d’euros pour remplacer les matériels les plus vétustes.

« La vétusté des équipements de cet hôpital a atteint en 2021 un taux de 80 %. Ce taux est de 76 % pour le HIA Bégin. On notera que cette situation ne diffère pas foncièrement de celle des hôpitaux publics », lit-on dans le rapport.

Quant aux solutions palliatives mises en oeuvre pour le HIA Percy, certaines ont surtout consisté à « déshabiller Paul pour habiller Jacques », la Cour des comptes ayant cité la « récupération d’équipements d’autres hôpitaux militaires [équipements biomédicaux du Val de Grâce, matériels de restauration de Desgenettes, appelé à devenir une « antenne hospitalière »].

D’autres mesures ont mis l’accent sur « l’utilisation optimisée des plateaux techniques et la maintenance et le développement de projets de mutualisations » avec le HIA Bégin, ou encore sur le mécenat [une « ressource précieuse », souligne le rapport], 200 donateurs institutionnels, associatifs et privés ayant fait des versements d’un montant total de 1,4 millions d’euros depuis 2016 afin de financer une trentaine de projets.

« Les mêmes constats peuvent être faits concernant l’hôpital Laveran, avec un âge moyen des matériels remplacés supérieur à dix ans, une sous-réalisation des engagements budgétaires et un taux de vétusté des équipements atteignant 80 % certaines années », affirme le rapport.

Quoi qu’il en soit, pour la Cour des comptes, « ces constats traduisent les difficultés auxquelles est confronté le Service de santé des Armées pour financer et mener à bien les opérations majeures d’investissements qui sont nécessaires à la pérénisation de son modèle et à la poursuite de ses missions ». Et le « bricolage » a ses limites…

« Il n’est pas envisageable de compter indéfiniment sur l’ingéniosité des directions d’hôpitaux pour trouver des solutions palliatives à cette insuffisance manifeste de financements », conclut-elle.

Pour rappel, la Loi de programmation militaire 2024-30 prévoit de conforter cinq hôpitaux militaires dans leurs missions actuelles. Ainsi, les HIA Percy, Begin, Sainte-Anne et Laveran « s’appuieront sur leurs pôles d’excellence pour renforcer leur positionnement dans l’offre de soins nationale, notamment face aux situations sanitaires exceptionnelles » tandis que les HIA Clermont-Tonnerre [à Brest] et Legouest [à Metz] « consolideront leurs missions spécifiques [soutien à la dissuasion, expertise pour les unités militaires du Grand Est].

Enfin, les HIA Robert-Piqué [à Bordeaux] et Desgenettes [à Lyon] se « spécialiseront dans la réhabilitation physique et psychique sur le long terme des militaires blessés, en lien avec l’Institution nationale des invalides et les maisons Athos ».

Photo : Ministère des Armées





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