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La marine américaine a largement raté ses objectifs en matière de recrutement


La tendance est générale – et inquiétante – pour les trois principales branches des forces américaines. Ainsi, en 2022, l’US Army n’a réussi qu’à recruter 45’000 jeunes sur les 60’000 prévus [soit un déficit équivalent à l’effectif de trois « Brigade Combat Team » d’infanterie]. Et l’exercice 2023, s’il a été un peu meilleur, n’aura pas permis de combler l’écart, avec 54’000 recrues sur les 65’000 attendues. Quant à l’US Air Force, toujours à la peine pour retenir ses pilotes, il lui manquera, cette année, 2700 aviateurs pour tenir ses objectifs en matière de recrutement… Ce qui n’était plus arrivé depuis 1999.

S’agissant de l’US Navy, la sortie du film « Top Gun – Maverick » n’aura visiblement pas eu le même effet que « Top Gun » en 1986… En effet, la marine américaine a largement raté son recrutement en 2023, avec 20% des postes ouverts au recrutement laissés vacants.

Selon les chiffres du Navy Recruiting Command, 30’200 nouveaux marins ont été recrutés cette année, soit 7’500 de moins par rapport à ses objectifs. La même tendance a été constatée pour les réservistes, avec 1000 recrues de moins. Et cela, malgré plusieurs mesures censées faciliter le recrutement. Mesures dont on peut interroger la pertinence…

En effet, l’US Navy a assoupli ses normes et ses exigences, revu les limites d’âge à la hausse, mis en place des programmes de remise à niveau et de remise en forme pour les candidats, créé de nouvelles incitations financières, dont une prime de 35’000 dollars pour attirer les meilleurs « profils », etc.

Cela étant, plusieurs raisons sont avancées par les recruteurs de la marine américaine pour expliquer cette tendance. La première est que le « vivier » des recrues potentielles se réduit [alors que la population des États-Unis augmente] : moins de 25% des 17-24 ans remplissent les conditions requises pour s’engager. La seconde tient à la vitalité du marché de l’emploi, avec un secteur privé offrant des rémunérations plus importantes sans les sujétions inhérentes au métier de marin. Et la dernière serait liée au système électronique de vérification des antécédents médicaux « Genesis », les candidants ne pouvant désormais plus passer sous silence leurs anciens soucis de santé.

Probablement que d’autres facteurs entrent en ligne de compte… Comme les évolutions sociétales, un esprit d’aventure qui se diffuse sans doute moins bien que par le passé, une volonté de servir qui s’érode, etc.

Quoi qu’il en soit, ces problèmes de recrutement risquent d’avoir de lourdes conséquences sur l’état de préparation de la marine américaine, laquelle pourrait entrer dans un cercle vicieux.

En effet, lorsqu’un navire est en sous-effectif, la charge de travail se répartit entre moins de marins, ce qui laisse moins de temps pour le repos, la maintenance et la formation. Le moral s’en ressent… et la fidélisation en souffre. Aussi, l’US Navy entend vite redresser la barre… avec l’objectif de recruter 40’600 marins pour l’exercice 2024. Reste à voir si elle y arrivera.





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