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La liste noire 2024 des médicaments « plus dangereux qu’utiles » selon la revue Prescrire



Chaque année depuis 12 ans, la revue Prescrire actualise son bilan des médicaments qu’elle conseille d’écarter des soins « d’abord pour ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts ». À la suite de cette analyse, certains médicaments sont ajoutés, d’autres sont retirés, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée sur décision du laboratoire qui les produit ou d’une autorité de santé, soit le temps d’un réexamen par Prescrire de leur balance bénéfices-risques.

Dans ce que l’on a coutume d’appeler la « liste noire », on trouve :

  • Des médicaments qui, compte tenu de la situation clinique, exposent à des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices qu’ils apportent ;
  • Des médicaments anciens dont l’utilisation est dépassée, car d’autres médicaments plus récents ont une balance bénéfices-risques plus favorable ;
  • Des médicaments récents, dont la balance bénéfices-risques s’avère moins favorable que celle de médicaments plus anciens ;
  • Des médicaments dont l’efficacité n’est pas prouvée au-delà de celle d’un placebo, et qui exposent à des effets indésirables particulièrement graves.

Quelles sont les évolutions de cette liste noire ?

Cette année, ce sont 105 médicaments sont plus dangereux qu’utiles dans toutes les indications figurant dans leur AMM, dont 88 sont commercialisés en France qui ont été mis sur la sellette pour l’une de ces raisons.

« Le Bilan 2024 ne comporte pas de nouveaux médicaments à écarter. Mais il compte toujours de très nombreux médicaments plus dangereux qu’utiles, ce qui traduit les insuffisances des autorités de santé pour protéger les patients » expliquent les responsables de Prescrire.

Les principales évolutions : le tériflunomide (Aubagio° ou autre), un immunodépresseur autorisé dans la sclérose en plaques qui avait été retiré du Bilan des médicaments à écarter l’an dernier, le temps d’évaluer sa balance bénéfices-risques chez les enfants à partir de l’âge de 10 ans figure, à nouveau, parmi les médicaments à écarter des soins pour mieux soigner.

Et trois médicaments ont été retirés du bilan. La fenfluramine (Fintepla°), un amphétaminique, car Prescrire évalue sa balance bénéfices-risques dans une nouvelle indication autorisée, le syndrome de Lennox-Gastaut chez les enfants. Et  la pholcodine, un opioïde autorisé dans la toux et le tixocortol un corticoïde autorisé en association avec la chlorhexidine dans les maux de gorge, car ils ne sont plus commercialisés en France, ni en Suisse ou en Belgique.

>> A savoir : Le bilan 2024 des médicaments à écarter est disponible dans l’Application Prescrire.

Quels médicaments avaient été écartés l’an dernier ?

A la fin de l’année 2022, trois médicaments supplémentaires avaient été écartés :

Une poudre de graine d’arachide contenant des protéines d’arachide (Palforzia°), utilisée par voie orale dans la désensibilisation en cas d’allergie à l’arachide. « Car elle augmente la fréquence des réactions allergiques dans la vie quotidienne des patients, y compris celles motivant l’administration d’adrénaline » souligne la revue.

Le roxadustat (Evrenzo°), autorisé dans l’anémie liée à une insuffisance rénale chronique. « Car il n’est globalement pas plus efficace que les époétines pour corriger l’anémie, alors qu’il semble augmenter la mortalité chez certains patients et que son profil d’effets indésirables est plus chargé ».

La teinture d’opium (Dropizal°), composée de divers constituants du pavot, autorisée dans les diarrhées sévères. « Car elle n’apporte pas d’avantage clinique par rapport au lopéramide (Imodium° ou autre), un opioïde commercialisé seul dans cette situation ».

Qu’est-ce qu’il y avait dans la liste de 2021 ?

>> Un médicament à écarter : Fintepla (fenfluramine), un vieil amphétaminique, autorisé dans la maladie de Dravet, une forme rare et grave d’épilepsie infantile.

>> Des médicaments retirés de la liste : les gliflozines, la ciclosporine en collyre et la cimétidine. Certaines données montrant une efficacité sur des critères cliniques ont conduit à les retirer de la liste malgré leur profil d’effets indésirables très chargé.

Parmi les médicaments épinglés par la revue Prescrire, on retrouve bien sûr plusieurs médicaments utilisés pour soulager la toux : l’ambroxol (Muxol ou autre) et la bromhexine (Bisolvon), l’oxomémazine (Toplexil ou autre), qui exposent à des effets indésirables disproportionnés ou des réactions cutanées graves. La pentoxyvérine (Vicks sirop pectoral) qui expose à des troubles du rythme cardiaque.

On retrouve aussi tous les décongestionnants par voie orale ou nasale utilisés en cas de rhume et de nez bouché qui exposent à des troubles cardio – vasculaires graves voire mortels.

Mais aussi plusieurs médicaments contre la dépression : l’agomélatine (Valdoxan), le citalopram (Seropram° ou autre) et l’escitalopram (Seroplex° ou autre), la duloxétine (Cymbalta° ou autre), le milnacipran (Milnacipran Arrow° ou autre) et la venlafaxine (Effexor LP° ou autre). Prescrire souligne aussi que l’eskétamine en solution pour pulvérisation nasale (Spravato°), a une efficacité très incertaine dans les dépressions dites résistantes. Ses effets indésirables neuropsychiques sont fréquents, dont des syndromes de dissociation.



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