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la grande aventure d’un jeune agriculteur


Félix Miny (26 ans) a repris la ferme de son grand-père l’année dernière. Sans beaucoup de moyens matériels et financiers, il s’est orienté vers une polyculture où les fruits et légumes se mêlent aux fleurs et à l’élevage.

Le produit

Lilienhaff est déjà connue pour sa Hunnegdrëpp, la liqueur au miel luxembourgeoise traditionnelle. Elle est l’apanage de John Dahm (81 ans), qui la produit toujours avec passion. Mais le quotidien de cette ferme située dans la commune de Rosport-Mompach est désormais dirigé par le jeune agriculteur Félix Miny (26 ans), petit-fils de John, qui s’est lancé sur les pas de son aîné l’année dernière.

Avec 56 hectares de terres (dont 26 de prairies), l’exploitation est de taille modeste. «Elle ne me permettrait pas de pratiquer un modèle classique, d’autant que je débute sans beaucoup de capitaux pour investir», avance le jeune homme qui, dans le fond, s’accommode bien de cette situation. Plutôt que de partir à l’assaut de champs immenses à bord d’un tracteur surpuissant, il a réfléchi à mettre en place des cultures plus originales, tournées vers la vente directe.

Avec sa compagne Jenna Keller, ils plantent par exemple tous les ans un champ de fleurs à Mechelshaff, le long de la route Junglinster – Echternach, où chacun peut venir couper ce qu’il souhaite et payer sur place. «Il y a des tournesols, des glaïeuls, des dahlias et l’année prochaine, nous aurons aussi des tulipes», précise-t-il.

Félix Miny cultive également des fruits et légumes. Ces dernières semaines, les potirons étaient rois : il n’en reste pratiquement plus ! «Plusieurs classes et groupes d’enfants — notamment accompagnés par la SARL Duerfkanner — sont venus sur place pour que tous les petits puissent les récolter et les décorer, ce sont vraiment de belles activités pour eux : ils sont toujours très contents», glisse l’agriculteur. En ce moment, à côté des potirons, il récolte surtout des poireaux et des céleris. L’été, il lance également une production de courgettes et même de melons de Cavaillon et de pastèques ! «Lorsqu’il fait beau, ils poussent à l’air libre, mais cette année, ils étaient dans deux serres de 30 mètres de long», précise-t-il.

D’ici quelques saisons, il pourra aussi vendre de la viande d’angus. Une race bovine qu’il a sélectionnée non seulement pour sa grande qualité gustative, mais aussi parce que les bêtes sont robustes, ne nécessitent pratiquement jamais de médicaments et se nourrissent uniquement d’herbe, de foin et d’ensilage, sans avoir besoin de compléments alimentaires. «J’ai constitué un petit troupeau de cinq bêtes, que je vais bientôt agrandir, avance-t-il. Mais elles sont encore très jeunes et il va falloir attendre un peu.»

Le producteur

Félix Miny est un jeune homme de 26 ans qui est devenu agriculteur par vocation, pas par atavisme familial. Ses grands-parents sont bien fermiers, mais aucun de leurs enfants n’a suivi le chemin tracé par leurs aïeux. Pourtant, le choix s’est rapidement imposé pour Félix : «Tout petit déjà, je savais que c’était ce que je voulais faire, sourit-il. Dès que j’ai su marcher, je suis monté sur les tracteurs!»

Au grand plaisir de son grand-père, John Dahm, Félix Miny apprend donc le métier au lycée technique agricole d’Ettelbruck où il obtient son diplôme de technicien agricole. À l’issue de ses études, il part travailler pendant cinq ans dans une autre ferme avant de s’installer à Lilienhaff le 1er janvier 2022.

C’est à moi de construire le futur de la ferme selon mes propres choix

Là, c’est un énorme défi qui l’attend. Puisque la génération précédente n’était pas intéressée par reprendre l’exploitation, il y a pratiquement tout à faire. Son grand-père n’allait pas investir dans de nouvelles infrastructures sans savoir s’il pourrait les transmettre. «C’est un challenge, mais aussi une chance, sourit Félix Miny. Les équipements ne sont pas récents, c’est certain, mais cela me donne toute la liberté pour définir le futur que je souhaite. Lorsque j’ai repris l’exploitation, son chemin n’était pas tracé et c’est à moi de le construire selon mes propres choix.»

Où le trouver ?

Tous les produits de la ferme sont disponibles dans une cabane située dans la cour de l’exploitation, à Lilien (à environ 10 km d’Echternach). Pour payer, il suffit de mettre l’argent soi-même dans la caisse. Pour étoffer l’offre, Félix Miny a demandé à des collègues qui portent des valeurs identiques de remplir avec lui les étagères. C’est ainsi qu’en ce moment, outre les potirons, poireaux et céleris de Lilienhaff, on peut également repartir avec des champignons, du miel, de la confiture, des œufs, des pommes, des poires… Évidemment, la petite boutique est beaucoup plus garnie à la belle saison, particulièrement en août et en septembre.

L’agriculteur distribue aussi ses récoltes dans deux supermarchés, une cantine et plusieurs restaurants (dont certains dans le Müllerthal tout proche).

À retenir

• Félix Miny (26 ans) a fait le choix d’une production variée. La culture des fruits et légumes (et même des melons et des pastèques en été !) est le cœur de son activité, mais il fait aussi pousser des fleurs à couper soi-même. Un petit troupeau de vaches angus se constitue également.

• Le jeune agriculteur a officiellement pris la succession de son grand-père, John Dahm, le 1er janvier 2022. L’exploitation a donc sauté une génération, puisqu’aucun des enfants de John ne s’est tourné vers l’agriculture. Aujourd’hui, il dessine le destin de la ferme en toute liberté.

• Une petite boutique en libre-service est installée dans la cour de la ferme, à Lilien, pas très loin d’Echternach. On peut y acheter les fruits et légumes cultivés sur le site, mais aussi ceux livrés par des exploitations agricoles amies.



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