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La France participe-t-elle à l’entraînement tactique des pilotes taïwanais de Mirage 2000-5?


Apporter une aide militaire à Taïwan tout en ménageant la Chine est un exercice d’équilibriste… Ainsi, en 2020, la simple évocation d’une participation française à la modernisation des frégates de type La Fayette de la marine taïwanaise, via un [modeste] marché de 24 millions d’euros portant sur la livraison de nouveaux lance-leurres avait donné lieu à une vive réaction de la diplomatie chinoise… qui s’était fait renvoyer dans ses vingt-deux [mètres] par le Quai d’Orsay.

Cela étant, ayant acquis des Mirage 2000-5 auprès de Dassault Aviation, la force aérienne taïwanaise [RoCAF] a envoyé des pilotes s’entraîner en France, comme l’a mis en lumière le tragique accident du lieutenant-colonel Wang Tung-yi, survenu en octobre 2012 alors qu’il était accueilli au sein du Groupe de chasse 1/2 « Cigognes », à Luxeuil.

Si les pilotes tawaïnais ont été reçus en France, la réciproque est-elle vraie? La question se pose après des informations suprenantes révélées par CNA, l’agence de presse officielle taïwanaise, le 22 octobre.

En effet, celle-ci évoque un « échange tactique annuel Taïwan-France », qui aurait eu lieu la semaine passée, avec la participation d’une équipe française composée de pilotes « actifs ou retraités ». À cette occasion, des exercices ont été effectués avec, dans le rôle des « agresseurs », des F-16V de la 5e Escadre mixte tactique de la force aérienne taïwanaise.

Ces entraînements tactiques ne concernent a priori pas l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui n’a rien dit au sujet d’une mission à Taïwan, où, d’ailleurs, aucun Mirage 2000-5 du 1/2 « Cigognes » n’a été signalé. Et ils n’ont pas non plus été évoqués par le Bureau français de Taipei. En revanche, il n’est pas exclu qu’ils aient impliqué une Entreprise de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française puisque la CNA parle de pilotes « retraités ». Reste à savoir laquelle…

Quoi qu’il en soit, et selon la lettre spécialisée Intelligence Online, la force aérienne taïwanaise bénéficie de l’expertise française en matière de guerre électronique, via un cursus de deux semaines organisé à la RoCAF Academy.

« Le groupe français de services à la défense DCI vient d’entamer un cursus de formation à la guerre électronique aérienne à Taïwan », a en effet révélé Intelligence Online, le 29 septembre. Et d’ajouter qu’il serait notamment question d’aborder les « enjeux de la guerre électronique auxquels les forces aériennes taïwanaises pourraient bientôt faire face dans le détroit qui sépare l’île de la Chine continentale ».

Pour rappel, le groupe DCI est décrit comme étant « l’opérateur du transfert du savoir-faire du ministère des Armées au profit des pays partenaires de la France » depuis « plus de cinquante ans ». Et, qu’à ce titre, il est « au service de la France et de ses partenaires stratégiques ».

Visiblement, l’ESSD française a une autre activité à Taïwan, comme en témoigne une offre d’emploi qu’elle a récemment publiée sur la partie de son site Internet dédiée au recrutement.

En effet, on apprend que le groupe DCI était récemment en quête d’un « ancien pilote et instructeur simulateur sur Mirage 2000 » de l’AAE, pour notamment « développer de nouveaux scénarios de simulation afin de répondre aux besoins de formation de [ses] clients ». Or, il se trouve que ce poste, à pourvoir avant le 7 août dernier pour une durée de 9 semaines, était localisé à… Taïwan.





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