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‘La France a tenté de livrer Calibri Calibro à Biya’: Médiapart dénude les autorités françaises

Dans un article publié ce samedi 2 juillet sur son site, Médiapart dévoile comment le ministère de l’Intérieur de France a tenté de bloquer l’asile de Calibri Calibro, ce qui aurait eu pour conséquences, le rapatriement de cet activiste politique très critique envers Biya au Cameroun.

« L’activiste Abdoulaye Thiam, qui a osé interpeller Emmanuel Macron sur les droits humains dans son pays, a failli se voir refuser le statut de réfugié auquel il a droit. La DGSI est intervenue pour empêcher sa protection, au motif qu’elle pourrait « porter atteinte aux intérêts diplomatiques de la France », d’après nos informations », peut-on lire dans l’article publié ce 2 juillet par le journal Médiapart.

« Il est la bête noire du pouvoir camerounais. Depuis son arrivée en France, Abdoulaye Thiam, 37 ans, n’a eu de cesse de dénoncer les multiples violations des droits humains du président camerounais, Paul Biya. L’homme, casquette et chemise colorée le jour de notre rencontre, est le fondateur de la Brigade anti-sardinards (BAS), une association dont le mode d’action principal est de perturber les évènements culturels à destination de la diaspora en France, auxquels participent des soutiens au président Biya », peut-on également lire dans l’article.

De son vrai nom Abdoulaye Thiam, Calibro Calibri, est un activiste camerounais leader au sein de la BAS (Brigarde Anti Sardinards) de France, qui interpelle Emmanuel Macron au salon de l’agriculture le 22 février 2020 au sujet du Massacre de Ngarbuh et contre la gestion de Paul Biya à la tête du Cameroun.

Calibri Calibro est né à l’hopital Laquintinie et a grandi à New Bell, un quartier populaire de Douala. Il est l’un des 5 enfants de Thiam, un immigré franco-sénégalais arrivé au Cameroun et installé dans cette zone agricole ayant connu les affres de la guerre de décolonisation et d’une mère Mbo, originaire de la localité de NLohé, dans le Mungo, au pied du Mont Koupé, dans la région du Littoral au Cameroun.

En 2016, il prend le chemin de l’exil en direction de l’Europe. Il traverse ainsi le Nigeria, le Niger, la Libye ou il croise le chemin de milliers de sud sahariens et des Camerounais. Il arrive en France, après avoir traversé la méditerranée. Parcours de migration qu’il raconte lors d’une émission de STV International.

Son fait d’arme majeur, qui cimente sa popularité a eu lieu le samedi 22 février 2020, au Salon de l’Agriculture de Paris. Calibri Calibro crie le nom d’Emmanuel Macron qui décide de s’approcher de lui et de l’écouter. Le protocole et la sécurité sont perturbés et il commence son propos à l’endroit d’Emmanuel Macron par un rappel de l’événement récent avec le Massacre de Ngarbuh. A la fin de l’échange, Macron demande à un collaborateur de noter la liste des noms des personnes à faire libérer et que Calibri fournira à Franck Paris (son conseiller diplomatique pour les affaires Africaines) en vue de préparer son appel téléphonique de fin février avec Paul Biya.

La vidéo devient rapidement virale au Cameroun et dans sa diaspora. L’intégralité du propos de Macron est reprise dans la presse camerounaise en ligne. En réponse, Emmanuel Macron révèle : « J’avais dit au Président Biya: “Je ne veux pas qu’on se voit à Lyon tant que Maurice Kamto n’est pas libéré“. Et il a été libéré parce qu’on a mis la pression ». Paul Biya était à une conférence à Lyon le 8 octobre 2019, 3 jours après la libération de Maurice Kamto le 4 octobre 2019.

Des manifestations hostiles à Emmanuel Macron sont organisées le 24 et le 25 février devant l’ambassade de Yaoundé au Cameroun. Des journalistes et commentateurs affirment qu’elles sont autorisées et promues par les autorités du Cameroun. Dimanche 11 octobre 2020, Calibri Calibro et ses compagnons font irruption dans une église catholique en France et scandent des propos hostiles au ministre de Paul Biya. « Vous avez le diable dans la maison monsieur le curé. Cette famille tue les gens, cette famille c’est des assassins. Cette famille verse le sang des Camerounais ». Le prêtre interrompt l’office et les lieux sont vidés.

Après avoir appris que Brenda Biya séjourne à l’hôtel Plazza Athénée de Paris, Calibri Calibro pour la BAS(Brigade Anti-Sardinards) et les « Bobi Tanap » (seins debouts) sont allés le 14 Octobre 2020 donner un ultimatum d’expulsion aux responsables de cet hôtel. Brenda Biya a quitté l’hôtel le lendemain. Action qui a déclenché plusieurs approbations, critiques et réprobations. Cette même année, il est nommé dans la catégorie ‘’Camerounais de la diaspora de l’année’’ lors de la première édition des CamerounWeb Awards.

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