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La Direction générale de l’armement a commandé 7 patrouilleurs océaniques pour 900 millions d’euros


Initialement, il était prévu de remplacer les patrouilleurs P400 et les avisos de la classe d’Estiennes d’Orves de la Marine nationale dans le cadre du programme BATSIMAR [Bâtiments de surveillance et d’intervention maritime], dès la fin des années 2000. Mais c’était sans compter sur les restrictions budgétaires… et il fut finalement considéré qu’il y avait d’autres priorités à financer.

Seulement, devant le risque de ruptures temporaires de capacité [RTC], en particulier avec les P400 affectés en outre-Mer, le programme BATSIMAR a été scindé en deux. « J’avais initialement l’intention de remplacer les patrouilleurs métropolitains et les patrouilleurs outre-mer par une même classe de bateau. Je n’y parviens pas. Ce serait trop cher, me dit-on », avait justifié l’amiral Christophe Prazuck, chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] en 2017.

Depuis, et après la livraison de trois « Patrouilleurs Antilles-Guyane [PAG], le programme « POM » [pour patrouilleur outre-Mer, classe « Éboué »] a été lancé, avec un premier navire déjà admis au service actif en Nouvelle-Calédonie.

Quant au renouvellement des avisos A69 [désormais appelés « patrouilleurs de haute-mer », PHM] et des trois patrouilleurs de service public [PSP] de type Flamant, il tarde encore à se concrétiser, alors que la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2019-25 prévoyait l’acquisition de dix unités. En outre, il n’était plus question de reporter une telle opération, en raison des « signes de vieillissements inquiétants » des PHM.

Pour rappel, le coup d’envoi du programme « Patrouilleur Océanique » [PO] a été officiellement donné en 2020, avec la notification d’un accord-cadre portant sur l’étude, le développement, la réalisation et le maintien en condition opérationnelle [MCO] des futurs navires à Naval Group, CMN, Socarenam et Piriou. Une telle procédure était alors inhabituelle…

Puis, un an plus tard, la Direction générale de l’armement [DGA] confia le soin à Naval Group de plancher sur la « conception préliminaire et détaillée » de ces patrouilleurs hauturiers.

« C’est une période de 19 mois qui s’ouvre à partir de maintenant, lors de laquelle Naval Group, qui est l’architecte-intégrateur […] va faire un design fin. Et sur la base de ce design, ce seront ensuite des chantiers navals [sélectionnés] qui procéderont à la fabrication des dix bateaux. Les deux premières unités seront livrées en 2025 », avait alors précisé le ministère des armées.

Sauf que ce calendrier a été depuis revu… En effet, ce 23 novembre, la DGA a annoncé qu’elle venait de commander les 7 premiers Patrouilleurs Océaniques pour 900 millions d’euros.
« Cette commande fait l’objet de trois marchés » distincts, a-t-elle précisé.

Ainsi, un « marché de production » a été notifié à CMN, Piriou et Socarenam, réunis au sein d’un groupement momentané d’entreprises. Naval Group a obtenu un « marché d’assistance à la maîtrise d’ouvrage et de réalisation du système de direction de combat » tandis que Thales aura à fournir « la dernière génération d’équipements de surveillance maritime » [sonar de coque BlueWatcher, radar de surveillance compact multimissions, etc.].

« Conformément à la loi de programmation militaire 2024-2030, dix patrouilleurs hauturiers sont attendus en service à l’horizon 2035, avec une première livraison prévue en 2026 », indique la DGA. Et celle-ci d’ajouter : « La première étape du programme patrouilleurs hauturiers, basée sur l’acquisition de sept navires, viendra combler un déficit sur le segment des bâtiments de second rang, compte tenu des désarmements de patrouilleurs de haute mer déjà intervenus, et engagera la remontée en puissance de ces bâtiments sur chacune des trois façades métropolitaines : Brest, Toulon et Cherbourg ».

Selon les rares éléments qui ont été communiqués à leur sujet, ces patrouilleurs hauturiers devraient afficher un déplacement de 2000 tonnes pour environ 90 mètres de long, être armés d’au moins un canon de 40 mm RapidFire 40 CTA [Cased Telescoped Ammunition] et avoir la capacité de mettre en oeuvre un hélicoptère [et/ou un drone aérien embarqué].

Photo : PHM « Premier-maître L’Her »





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