InternationalSociété

La Belgique dit vouloir intégrer pleinement le projet de Système de combat aérien du futur en 2025


À l’occasion du Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, en juin dernier, et alors que la phase 1B du Système de combat aérien du futur [SCAF] venait d’être lancée après des mois d’âpres discussions entre les industriels impliqués, la Belgique officialisa son intention de rejoindre ce programme, mené dans le cadre d’une coopération réunissant la France, l’Allemagne et l’Espagne, avec le statut d’observateur.

Seulement, une potentielle participation belge n’avait rien d’évident, surtout après la décision de Bruxelles d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin. Telle était, en tout cas, la position de la France en 2018. Position par ailleurs maintenue par Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, maître d’oeuvre pour le développement de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF, New Generation Fighter] sur lequel doit reposer le SCAF.

« J’entends également parler d’une éventuelle participation de la Belgique. Dans ces conditions, je suggère de créer un club F-35 au sein du projet SCAF… », avait en effet ironisé M. Trappier, lors d’une audition au Sénat, en mai dernier.

« Je pense qu’il faut nous en tenir à ce sur quoi nous nous sommes engagés, ce qui n’est déjà pas facile. Nous devons réaliser la phase 1B à trois. J’espère que nous poursuivrons avec la phase 2, qui permettra de faire voler le futur avion, toujours à trois. Si on veut élargir la coopération, les discussions seront plus longues. Je rappelle que nous, Français, nous ne représentons plus qu’un tiers de ce projet. Je crains qu’aller plus loin ne se traduise par une perte de compétences utiles », avait-il ensuite développé.

Cependant, le point de vue de Dassault Aviation n’était alors pas partagé par d’autres industriels impliqués dans le SCAF, à commencer par Airbus et Safran… Quant à la position du gouvernement français, elle avait évolué par rapport à celle défendue cinq ans plus tôt.

« La participation de la Belgique comme observateur va accroître la dimension européenne du programme SCAF. La France, chef de file du projet, ainsi que l’Allemagne et l’Espagne reconnaissent l’investissement belge en matière de progrès technologique et d’innovation », fit valoir en effet le ministère des Armées. Et celui-ci de considérer qu’elle allait permettre « d’imaginer la contribution pertinente des compétences belges au programme, dans la perspective d’une participation approfondie dans le futur ».

Pour autant, M. Trappier ne changea pas d’avis. « J’accueille favorablement le fait que la Belgique entre comme observateur. […] Peut-être que, dans quarante ans [pour remplacer leurs F-35, ndlr], les Belges achèteront le SCAF. C’est une décision politique. On la respecte. Le statut d’observateur me va bien », avait-il cependant consenti, non sans ironie.

Mais la Belgique n’entend pas se contenter d’un statut d’observateur, qu’elle obtiendra officiellement d’ici la fin de cette année, comme l’a précisé Ludivine Dedonder, sa ministre de la Défense, via un court message posté sur le réseau social Linkedin. Mais pas seulement puisqu’elle a également annoncé que l’industrie aéronautique belge « intègrera officiellement » le programme SCAF « en juin 2025 ».

« Le développement d’une capacité de combat aérien de nouvelle génération est une opportunité unique pour l’Europe. Ainsi, la Belgique s’engage pour la paix, la stabilité et l’innovation en défense, façonnant un avenir sûr et prospère, ensemble, pour notre nation et nos partenaires », a fait valoir Mme Dedonder.

A priori, la phase 1B devant être terminée en 2025, l’intention de la Belgique est d’intégrer pleinement le SCAF avant le lancement de la phase 2, laquelle doit faire l’objet de nouvelles négociations entre la France, l’Allemagne et l’Espagne, voire entre les industriels impliqués. L’objectif est qu’elles soient finalisées avant la fin 2024.

Par ailleurs, dans un entretien récemment accordé à La Tribune, Jean-Brice Dumont, responsable des avions militaires chez Airbus, a estimé que la Belgique pourrait « s’engager sur un achat d’avions et de drones », avant de souligner les compétences de l’industrie aéronautique belge en matière de MRO [Maintenance, Repair and Overhaul]. « Elle peut également obtenir une charge indirecte, qui ne serait pas directement liée au programme, et une charge directe si elle a développé des briques technologiques nécessaires au programme SCAF », a-t-il ajouté.





Source link

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp